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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Suède: des civils en première ligne lors de catastrophes naturelles plutôt que l'armée

Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2023-05-20T04:00:00Z
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STOCKHOLM | Feux de forêt, inondations, tempêtes, glissements de terrain... Nos militaires sont de plus en plus appelés à répondre aux catastrophes climatiques. C’est aussi le cas en Suède, sauf que là-bas, c’est la Garde nationale composée de civils qui est en première ligne et non l’armée. 

Ce sont d’ailleurs les violents incendies qui ont embrasé le pays en 2018 qui ont poussé Loukas Christodoulou, enseignant à Stockholm, à se porter candidat à la Garde nationale.

«Partout dans les médias, on voyait les membres de la Garde nationale éteindre les feux, comme juste avant ils avaient aussi aidé quand nous avons reçu une vague de réfugiés syriens, explique-t-il. Alors j’ai compris qu’ils étaient une colonne vertébrale de notre société et j’ai voulu en faire partie.»

Loukas Christodoulou, enseignant et membre de la Garde nationale de Stockholm, en Suède.
Loukas Christodoulou, enseignant et membre de la Garde nationale de Stockholm, en Suède. Anne Caroline Desplanques / JdeM

Remède à l’écoanxiété

S’engager lui a aussi permis de dompter son écoanxiété en lui donnant les outils pour agir afin d’aider sa communauté à être plus résiliente. Maintenant, il ne se sent plus comme une victime impuissante. 

L’écoanxiété est un phénomène en augmentation dans beaucoup de pays, y compris au Québec, où cette angoisse pousse un quart des jeunes de la génération Z à ne pas vouloir d’enfants, d’après un sondage Léger mené à l’automne 2022. 

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«Si vous croyez que nous sommes face à un cataclysme climatique, vous ne pouvez pas faire comme si de rien n’était, vous ne pouvez pas juste marcher dans la rue et protester, vous devez faire quelque chose de concret pour aider», plaide M. Christodoulou. 

Un modèle pour le Canada?

Comme la Suède, l’Allemagne forme les civils à répondre aux catastrophes naturelles. Elle compte 80 000 volontaires répartis dans 800 endroits différents du pays. 

«C’est ce que le pays a fait pour alléger le fardeau de l’armée», a expliqué Josh Bowen, du Programme de gestion des catastrophes et des urgences du Northern Alberta Institute of Technology, à la Chambre des communes il y a un an.

Corporal Braden Trudeau, Forces armées canadiennes
Corporal Braden Trudeau, Forces armées canadiennes

Mais au Canada, «nous avons tellement pris l’habitude de faire appel aux troupes que nous ne développons pas la capacité civile nécessaire pour intervenir», a-t-il déploré. 

«Pour lutter contre la crise climatique, nous devons accroître la résilience de nos communautés. Ça passe par les infrastructures physiques, mais aussi par l’infrastructure sociale. Et ça, c’est nous tous», souligne M. Christodoulou. 


*Ce reportage a été réalisé grâce à une bourse du Fonds québécois en journalisme international.

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