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L'article provient de TVA Nouvelles
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Sud du Brésil inondé: une soixantaine de morts, l’eau monte à Porto Alegre

AFP
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2024-05-04T18:57:13Z
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Les inondations qui dévastent l’État du Rio Grande do Sul depuis plusieurs jours ont fait une soixantaine de morts et des dizaines de disparus, situation «dramatique» et «sans précédent» qui touche notamment la grande métropole de cette région du sud, Porto Alegre. 

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Un nouveau bilan d’au moins 57 morts et 67 disparus a été communiqué par la défense civile brésilienne samedi. Par ailleurs, au moins deux autres personnes ont été tuées dans l’explosion d’une station-service à Porte Alegre, a constaté un journaliste de l’AFP présent lors de la déflagration.

La situation est «dramatique» et «absolument sans précédent», a déclaré samedi Eduardo Leite, gouverneur de l’État, où près de 300 localités sont touchées.

Une grande partie d’entre elles se retrouvent isolées, des routes ayant été coupées par les flots ou des glissements de terrain, et les communications perturbées dans cet État où il devrait pleuvoir au moins jusqu’à dimanche.

Les autorités ont donné l’ordre d’évacuer certains quartiers de la métropole de Porto Alegre, la capitale de l’État qui compte près de 1,4 million d’habitants, située à la confluence de plusieurs cours d’eau.

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Avec la montée rapide des eaux du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, les inondations ont touché son centre historique. Le niveau du fleuve a atteint samedi les 5,09 mètres, dépassant le record historique de 4,76 datant de 1941, selon la mairie.

«En quelques minutes»

«En quelques minutes, en moins d’une heure, tout a été inondé. J’ai tout perdu, la télévision, l’armoire, le lit, le frigo, tout», raconte à l’AFP José Augusto Moraes de Lima, commerçant de 61 ans, qui vit dans le quartier de Navegantes, dans la partie nord de la ville.

C’est dans ce quartier qu’une station-service inondée, située sur une avenue, a explosé, faisant deux morts, et générant un épais nuage de fumée visible de loin. Les pompiers évacuaient des victimes du sinistre, souffrant de brulures, a constaté l’AFP.

À de nombreux endroits, de longues files d’attente se formaient dans l’espoir de monter dans un bus, tandis que des automobilistes tentaient de se frayer un chemin à travers les chaussées inondées.

Faisant référence à un autre cours d’eau qui traverse la ville, le maire de Porte Alegre, Sebastiao Melo, a écrit sur X que le barrage qui retient la rivière Gravatai «a recommencé à déborder». «Les communautés doivent quitter la zone», a-t-il lancé.

M. Melo a également demandé à la population de rationner l’eau, après que quatre des six stations d’épuration de la ville ont dû être fermées.

L’aéroport international de Porto Alegre a suspendu ses activités.

Porto Alegre est la capitale de l’un des États les plus prospères du pays, avec le cinquième PIB de la plus grande économie d’Amérique latine et une production essentiellement agricole, avec d’importantes cultures de soja, de riz, de blé et de maïs.

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Un bébé sauvé par hélicoptère

Zones d’habitations noyées à perte de vue, routes détruites ou ponts entraînés par le courant : les dégâts humains et matériels sont considérables et surtout concentrés dans la région centrale de cet État frontalier de l’Argentine et de l’Uruguay, et la tâche des secouristes est redoutable.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva a publié une vidéo montrant des membres des forces armées en train de sauver un bébé par hélicoptère. On y voit un agent frapper le toit d’une maison avec une brique afin de sortir le bébé, enveloppé dans une couverture.

Quelque 32 600 personnes ont dû quitter leur domicile, dont plus de 9 500 sont désormais hébergées dans des installations comme des centres sportifs ou culturels, selon la défense civile, qui décompte également 74 blessés.

Dans un centre d’accueil, à Gravatai, au nord de Porto Alegre, Claudio Almiro raconte que quand il est sorti de chez lui, il avait «de l’eau jusqu’aux hanches». «J’ai tout perdu», confie-t-il.

À Capela de Santana, également au nord de Porto Alegre, Raul Metzel raconte que ses voisins ont dû abandonner leur bétail. «Ils ne savent pas si l’eau continuera à monter ou ce qui arrivera aux bêtes, elles peuvent se noyer bientôt».

Crise climatique

Les prévisions météorologiques sont inquiétantes, des pluies d’une «extrême sévérité» devant persister jusqu’à dimanche, selon la Défense civile, qui a aussi alerté sur le risque de débordement d’un autre cours d’eau, le fleuve Uruguay.

Des centaines de milliers de personnes ont été privées d’électricité. L’approvisionnement en eau est également compromis dans de nombreuses localités, tout comme l’accès à internet ou aux réseaux de téléphonie mobile.

Au nord du Rio Grande do Sul, l’État voisin de Santa Catarina est désormais lui aussi frappé par les pluies.

Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d’un cyclone dévastateur.

Selon les experts, ces phénomènes climatiques extrêmes ont gagné en fréquence et en intensité avec le réchauffement climatique.

Le Brésil a vécu une période de sécheresse historique l’an dernier dans le nord du pays et le nombre de feux de forêt a atteint un record de janvier à avril, avec plus de 17 000 foyers recensés dans tout le pays, plus de la moitié en Amazonie.

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