Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Stuart Skinner parle les jours de match: on ne verrait pas ça à Montréal

Partager
Photo portrait de Jonathan Bernier

Jonathan Bernier

2025-06-06T18:08:07Z
Partager

EDMONTON | C’est fou de voir à quel point les mœurs sont différentes d’une organisation à l’autre. À l’ouverture du vestiaire des Oilers, après l’entraînement matinal, près d’une dizaine de joueurs s’y trouvaient toujours, occupés à retirer leur équipement.

Parmi le groupe, on notait Evan Bouchard, Mattias Ekholm, Corey Perry, Connor Brown et... Stuart Skinner.

Oui, Stuart Skinner. Oui, un gardien de but. Oui, le matin du deuxième match de la finale de la Coupe Stanley. Oui, encore cette année. Il était là, debout devant son casier, les gouttes de sueur perlant sur son front et se mêlant à sa grosse moustache.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Les jambières encore sur les genoux et les patins toujours aux pieds, il a patiemment répondu aux questions des journalistes. Pendant une bonne dizaine de minutes, trois vagues de reporters se sont succédé devant lui.

Jamais il n’a affiché le moindre signe d’impatience.

«À mon avis, si donner des entrevues le matin d’un match affecte ma façon de jouer, c’est peut-être que j’ai des problèmes plus importants», a lancé l’homme masqué des Oilers, à l’auteur de ces lignes.

«Je ne sais pas si c’est juste une question de personnalité, mais ça ne m’inquiète pas trop, a ajouté l’athlète originaire d’Edmonton. On a tous nos routines, des choses auxquelles on croit. Mentalement, j’essaie que rien ne m’atteigne.»

Publicité

C’est quand même fascinant quand on sait qu’à Montréal, le Canadien interdit à ses gardiens d’accorder des entrevues les matins de match. Ce n’est pas Samuel Montembeault ou Cayden Primeau ou Jakub Dobes qui refusent, c’est une politique de l’organisation. Même en plein cœur du mois de novembre, au vulgaire match numéro 20.

Pas nerveux

On comprend que le marché montréalais peut être exigeant, mais il n’y a pas une plus grande scène que la finale de la Coupe Stanley. Des dizaines de journalistes de tous les marchés canadiens s’y trouvent. En plus des collègues européens.

Et ce n’est pas tout. À part quelques exceptions, l’homme masqué de 26 ans répond présent après les matchs, beau temps, mauvais temps. Après un blanchissage, après avoir accordé cinq buts. Après une victoire, après avoir été retiré du match.

«On peut venir m’interviewer n’importe quand. Ça ne sera jamais un problème», a-t-il laissé tomber.

Évidemment, la personnalité de l’individu y est pour quelque chose. Le gardien des Oilers a ce flegme et cette désinvolture qui rappelle un peu ceux de Montembeault.

En bon français, c’est pas un gars nerveux.

«Il est capable de faire abstraction du bruit ambiant pour se concentrer uniquement sur la tâche à accomplir, a ajouté Ryan Nugent-Hopkins. Ce n’est pas facile à faire pour un jeune gardien.»

Le don de rebondir

SI le vétéran des Oilers qualifie son coéquipier de «jeune gardien», c’est que, à 26 ans, Skinner vient de terminer sa troisième saison complète dans la LNH.

En raison des parcours que les Oilers ont connus lors des deux derniers printemps, on a tendance à l’oublier. Ce qui fait qu’on est encore surpris de le voir connaître des soirées irrégulières de temps à autre, alors que c’est la réalité des gardiens de son âge.

Néanmoins, il a su gagner la confiance de ses coéquipiers en raison de sa résilience.

«Quand il connaît un mauvais match, tu sais qu’il va exceller dans le suivant, a indiqué Leon Draisaitl. C’est une excellente qualité chez tous les joueurs, mais particulièrement chez un gardien.»

Comme celle de parler les jours de match.

Publicité
Publicité