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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Steven Guilbeault en contradiction avec Mark Carney sur la construction de pipelines

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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-05-14T16:24:12Z
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Pendant que le gouvernement de Mark Carney signale son appui à la construction de nouveaux pipelines, le ministre Steven Guilbeault estime toujours qu’il serait mal avisé de se relancer dans ces grands projets de transport de pétrole.

«Il ne faut pas oublier que nous avons acheté un gazoduc, Trans Mountain, qui n’est actuellement utilisé qu’à environ 40% de sa capacité. Je pense donc qu’avant de commencer à construire un tout nouveau pipeline, nous devrions peut-être maximiser l’utilisation de l’infrastructure existante», a déclaré M. Guilbeault à son entrée lors de la première réunion du nouveau cabinet, mercredi matin.

Mark Carney avait retiré à Steven Guilbeault le portefeuille ministériel de l’Environnement, l’envoyant au nouveau ministère de l’Identité et de la Culture canadiennes, qui recoupe les responsabilités anciennement confiées au ministre du Patrimoine.

Ce choix a fait sourciller la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, qui a fait de Steven Guilbeault un ennemi public dans sa province, à cause de son opposition au développement de l’industrie pétrolière.

M. Guilbeault a assuré que la demande en pétrole et en gaz aura atteint un pic d’ici trois ou quatre ans, selon l’Agence canadienne de l’énergie.

Il ajoute: «pour autant que je sache, il n’y a pas d’investisseurs à l’heure actuelle, il n’y a pas d’entreprises qui disent vouloir construire un oléoduc est-ouest et, comme vous le savez, ces projets sont construits par des entreprises et non par des gouvernements».

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Cette prise de position entre en contradiction directe avec ce qu’a signalé le nouveau ministre des Ressources naturelles, Tim Hodgson, qui a travaillé dans le domaine de l’énergie en tant que président d’Hydro One, le distributeur d’électricité en Ontario.

«Nous avons hâte de construire et j’ai hâte de creuser. Nous avons beaucoup à faire», a-t-il sobrement laissé tomber mercredi.

La contradiction est d’autant plus évidente lorsqu’on considère les propos tenus par Mark Carney en entrevue à CTV mardi, après l’assermentation de son Conseil des ministres.

Entre autres choses, le premier ministre a dit qu’il s’attendait à fournir aux Canadiens davantage d’essence produite ici pour remplacer les importations, tout en haussant les exportations pour faire du Canada une «superpuissance énergétique».

«Si vous voulez une réponse simple à la question “Vais-je soutenir la construction d’un [pipeline]? Oui”. C’est une réponse simple. Je l’ai donnée à plusieurs reprises», a-t-il déclaré à CTV News.

Il a toutefois répété qu’il irait de l’avant seulement s’il y avait un «consensus» à ce sujet.

«Je comprends la nécessité de ce consensus. Je suis un premier ministre qui peut aider à créer ce consensus.»

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