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Culture

Steve Bégin et sa fille Maylia: «Nous sommes tous deux TDA»

Ambassadeurs de la campagne «J’aime mon DYS»

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Michèle Lemieux

2025-10-23T10:00:00Z
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Lorsque sa fille Maylia a reçu un diagnostic de TDA, Steve Bégin a enfin pu mettre des mots sur sa propre condition. Durant sa jeunesse, l’ex-joueur des Canadiens avait rencontré des difficultés scolaires qu’on attribuait, à tort, à un manque de motivation ou d’intelligence. Les fiers ambassadeurs de la campagne J’aime mon DYS évoquent les outils qui sont dorénavant à la disposition de ceux et celles qui ont certains de ces troubles d'apprentissage en «dys»... et les encouragent à être fiers de leur différence.

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Steve, vous êtes ambassadeur de la campagne DYS. Pourquoi ce projet vous tient-il à cœur?

Ça fait trois ans que je suis porte-parole pour la campagne de sensibilisation J'aime mon DYS qui touche tous les troubles d'apprentissage: dyslexie, dysorthographie, et tout ce qui commence par «dys». Du 17 au 31 octobre, Maylia et moi voulons sensibiliser les gens aux troubles d'apprentissage. Nous avons tous deux un TDA. J’ai grandi en ayant un «dys» sans le savoir. Je dis toujours à la blague que ma fille a hérité de tous mes problèmes... (sourire)

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Fort heureusement, il existe maintenant des solutions et des outils...

Oui, surtout grâce au logiciel québécois Lexibar, qui aide à la lecture et à l’écriture — on peut soutenir la cause en se procurant un t-shirt! On encourage les jeunes et leurs parents à visiter leur site, on y trouve plein d'informations. Même si on vit avec un «dys», on est aussi intelligent que les autres. On est surtout très travaillant, persévérant et motivé.

Lorsque vous étiez jeune, ignoriez-vous avoir un «dys»?

Oui. À l’époque, c'était comme si ça n'existait pas. Les élèves comme moi étaient considérés comme moins intelligents que les autres par les professeurs. Je me souviens qu’on disait de moi que j’étais «le crayon le moins aiguisé de la boîte»...

Comment avez-vous découvert que votre fille avait des enjeux semblables?

Quand elle était en troisième année, les choses ont commencé à être plus difficiles pour elle. Ma belle-sœur, qui était enseignante avant, a suggéré qu’elle passe des tests. C’est ainsi que nous avons découvert que Maylia avait des troubles d'apprentissage.

Maylia, qu’est-ce que le diagnostic a changé pour vous?

Au début, je n'aimais pas vraiment l'école parce que je voyais tout le monde réussir alors que moi, j’avais de moins bonnes notes. Je m'inventais des maux de ventre pour ne pas aller à l’école. Quand j’ai reçu mon diagnostic, j'ai commencé à utiliser des logiciels comme Lexibar et les outils qu'il offre, et j’ai vu mes notes augmenter. J'ai beaucoup plus confiance en moi. Aujourd’hui, j’aime l’école, car c’est plus motivant.

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S.: Avec Maylia, c'était un défi chaque matin. Elle ne voulait pas aller à l’école. Faire des tests devant la classe la stressait, la rendait anxieuse. Lorsque nous avons eu un diagnostic, nous avons consulté des professionnels et nous avons mis en place un plan d'intervention. L'école a accepté que Maylia puisse utiliser différents outils. Du jour au lendemain, les choses se sont améliorées. Elle a gagné en confiance. Elle était plus sûre d'elle. Souvent, les jeunes qui ont des difficultés «dys» font des dépressions, et c'est souvent relié à des troubles d’apprentissage. Les parents ne savent pas toujours comment composer avec cette situation, les professeurs non plus. Ils ne sont pas nécessairement outillés.

Steve Bégin alors qu’il jouait pour les Canadiens de Montréal, en 2008.
Steve Bégin alors qu’il jouait pour les Canadiens de Montréal, en 2008. NHLI via Getty Images

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Vous avez toujours pu compter sur le soutien de votre famille?

M.: Oui, sur ma mère et ma grande sœur, qui va avoir 21 ans. Elle est vraiment bonne à l’école. Elle étudie à McGill en comptabilité. Nous nous entendons très bien.

S.: Ma conjointe, sa mère, Amélie, a toujours été là pour elle. Au niveau académique, elles formaient une bonne équipe. Ma femme ne lâchait pas Maylia, l’encourageait à faire ses devoirs. Aujourd’hui, elle peut être fière d’elle: elle a travaillé plus fort que les autres.

Quel diagnostic avez-vous reçu?

M.: J’ai un TDA, comme mon père. Les troubles d'apprentissage sont souvent liés à un TDA ou un TDAH.

S.: Quand Maylia a reçu son diagnostic, je n’arrêtais pas de dire: «Mais c’est moi, ça!», à un point tel que ma femme a dû me rappeler qu’on ne consultait pas pour moi! (rires) J’ai dit à ma femme que je savais enfin ce que j’avais: un TDA. Elle m’a regardé et m’a dit: «C'est drôle, il n'y a que toi qui ne le savais pas...» (sourire)

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Je présume que le sport a été une manière de vous valoriser?

Effectivement. Quand je donne des conférences, je parle de hockey. Le sport a été pour moi une roue de secours, une bouée de sauvetage, la lumière au bout du tunnel. Comme j'étais performant, ça me valorisait au maximum. À l'école, je savais que je n'allais pas réussir, mais quand je jouais au hockey, j'étais comme le king. J'étais super bon. Dans ma tête, j'allais jouer un jour au hockey dans la Ligue nationale et je mettais toute mon énergie à y parvenir. À l'école, je n'avais pas d'aide, à la maison non plus. J'ai été élevé par mon père. Au moins, j'avais trouvé une porte de sortie et je savais que j'allais réussir grâce au sport.

Maylia, savez-vous ce que vous voulez faire dans la vie?

M.: J’en suis à ma deuxième année au cégep en criminologie. Au début, je voulais travailler en centre jeunesse, mais je ne suis plus certaine de mon parcours.

S.: Moi, j’ai passé mon secondaire 5 le jour de mes 40 ans. Je suis retourné à l’école à l’âge de 39 ans. J’ai pris une chance: j’ai décroché pour continuer mon sport. Je ne conseillerais jamais ça à personne... J’avais beau être persévérant, je me disais que j’étais niaiseux. J’ai été chanceux de jouer pour les Canadiens de Montréal, et même si je voulais d’abord le faire pour moi, je voulais aussi donner un exemple aux jeunes décrocheurs. Je voulais également le faire pour mes filles, car je voulais être un modèle pour elles.

Steve et Maylia sont ambassadeurs de la campagne J'aime mon DYS, qui se tiendra du 17 au 31 octobre. Pour soutenir la cause, vous pouvez vous procurer un t-shirt orné de témoignages, d'encouragements pour vous, votre enfant ou votre élève au https://www.lexibar.ca/ca/fr/jaimemondys , où on trouve aussi de l’information sur le logiciel d’aide à la lecture et à l’écriture québécois Lexibar.

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