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L'article provient de 7 jours
Culture

Stéphane Archambault a demandé l’accord de son ex-conjointe pour aborder leur rupture sur son nouveau disque

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Sabin Desmeules

2025-06-01T10:00:00Z
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Après quasiment 30 ans de carrière, il vient de se jeter dans le vide. Ce sont de grandes épreuves qui ont poussé Stéphane Archambault à écrire et enregistrer des chansons en solo...

Le chanteur nous propose le fruit de sa démarche, Point, un album qui lui a été nécessaire pour passer à travers la période difficile qu’il a vécue au cours des deux dernières années. En 2023, après une longue relation amoureuse avec la violoniste de Mes Aïeux, Marie-Hélène Fortin, qui est aussi la mère de ses deux enfants, Stéphane vivait la fin de son couple et, par le fait même, l’éclatement du groupe dont il était le chanteur principal. Il devait désormais dompter sa peine, apprivoiser sa solitude, faire le deuil de son band et se reconstruire. Et c’est en écrivant des chansons qu’il a émergé de son trou noir. «Ça m’a aidé à mettre un point. De là le titre de l’album, note Stéphane. Quand je me mettais à l’écriture, ma situation était tellement envahissante que je ne pouvais pas écrire sur autre chose.» Au départ, l’idée n’était pas d’en faire un disque. «J’ai écrit pour me comprendre moimême. Mettre tout ça sur papier et le structurer, ça m’aidait à réaliser où j’en étais, à prendre une distance, à relativiser... Ç’a donc été un besoin, parce que je sentais un trop-plein d’émotions. Et, à un moment donné, je me suis rendu compte que tout ça prenait la forme de chansons.»

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Or, Stéphane ne compose ni ne joue de musique. «Alors je me suis mis à improviser des mélodies a cappella, l’une après l’autre... Éventuellement, je me suis dit: “On dirait que je suis en train de faire un album sans m’en rendre compte.”» Il a donc fait appel à Joe Grass, le chef d’orchestre de son émission La grande veillée, sur ARTV, pour créer les musiques. «On est devenus des amis. C’est un guitariste exceptionnel et un réalisateur extraordinaire! En plus, comme il est anglophone, il ne connaissait presque pas Mes Aïeux. Ça me donnait l’occasion de vraiment repartir de zéro, sans idée préconçue de comment ça devrait sonner. C’était important pour moi de ne pas faire du Mes Aïeux sans Mes Aïeux.»

Ce disque, nécessaire dans son cheminement vers le mieux-être, a été mis au monde sans aucune aide financière. «Je l’ai fait au détriment de mon budget personnel. Et je le dis sans vouloir avoir l’air revanchard. J’ai fait des demandes de subventions qui n’ont pas été retenues. Mais je me suis dit: “Je le fais quand même, peu importe! Même si ça me met dans le trou, je m’en fous!”»

THÉRAPEUTIQUE

Stéphane admet qu’il y avait «quelque chose de thérapeutique» dans ce cheminement où la plume lui a servi d’exutoire pour exprimer les émotions qui l’habitaient. «Même si j’abordais des zones plus sensibles, quelque chose me ramenait toujours à la paix: une fois que c’était nommé et que j’avais fait le tour d’une émotion, je devenais apaisé. C’est un album qui m’a fait du bien. Sa création s’échelonne sur deux ans; j’ai eu le temps de passer par des bouts plus sombres, mais il y a aussi eu des éclaircies... Il y a eu des moments où j’ai senti que je me guérissais de ces différentes peines-là. Je pense qu’il y a un Stéphane Archambault avant et après cet album. Les chansons et la manière dont elles sont placées sur le disque, pour moi, c’est une série de Polaroïds qui mènent à quelque chose de plus serein.»

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Il aborde la rupture, la solitude, la reconstruction de soi, le vieillissement... «Je ne voulais pas tomber dans le piège d’essayer d’être dans l’air du temps, de faire des tounes à la mode ou de faire semblant que j’avais encore 30 ans. J’assume le fait que c’est l’album d’un gars dans la mi-cinquantaine avec des questionnements, des angoisses... J’avais envie de partager ça, d’enlever des pelures et d’être le plus vrai et honnête possible avec moi et, forcément, avec l’auditeur. C’est sûr qu’il y a eu des moments où je me suis demandé: “Est-ce que je suis en train de faire du gratte-bobo public, de geindre sur moi-même?” Mais à un moment donné, je me suis passé la réflexion qu’avec les grands amis, on ne partage pas seulement les moments de party; on est aussi capables de s’ouvrir et de dire qu’on est dans une passe rough. Et j’avais l’impression que c’était un cadeau, aussi, que j’offrais.»

Sur scène, il entend émouvoir les gens et leur faire du bien. Mais ne vous attendez pas à ce qu’il fasse Dégénérations, même s’il offre au public quelques pièces de Mes Aïeux. «J’interprète des chansons qui s’intègrent bien dans ce nouveau son-là, ce qui fait qu’il y a une chanson que je ne nommerai pas que je ne fais pas, parce que je ne pense pas que ça cadre. Mais j’en fais d’autres!»

LE CONSENTEMENT DE SON EX

Comme il aborde sa séparation sur ce disque, Stéphane a senti le besoin d’en parler à son exconjointe. «Pour moi, c’était incontournable d’en parler à Marie-Hélène, parce qu’il est question de notre séparation. Il fallait qu’elle soit d’accord. Je n’aurais pas voulu qu’elle découvre ça après que ce soit lancé dans l’univers. Pour moi, c’était important qu’elle comprenne, qu’elle écoute et qu’elle soit d’accord, confie-t-il. Si elle m’avait dit: “Ça, je trouve que c’est trop personnel, trop intime”, c’est sûr que je ne l’aurais pas enregistré. Pas sans son accord.»

EN CONTACT AVEC MES AÏEUX

Photo : Valerie Blum / Echos Ve
Photo : Valerie Blum / Echos Ve

Cependant, il n’a pas fait écouter l’album à tous les membres de Mes Aïeux. «J’ai travaillé vraiment en secret.» Il se retrouve donc aujourd’hui à défendre son tout premier album solo, sans ses comparses du groupe dont il était le chanteur depuis 1996. «On est toujours en contact. Mes Aïeux est au congélateur; ce n’est pas mort. Éventuellement, on le passera peut-être au micro-ondes pour un festival d’été ou des Francos... Qui sait? Les liens sont encore là et je ne renie pas cette époque de ma vie, insiste-t-il. Mais je ne peux rien prédire, puisque mon opinion ne représente qu’un cinquième de Mes Aïeux.»

Pour lire l'entrevue complète, procurez-vous le magazine Échos Vedettes, en kiosque dès maintenant.

On peut se procurer l’album Point, de Stéphane Archambault, en magasin et sur les plateformes numériques. Pour ses dates de tournée: bravomusique.com.

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