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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Stéphan Bureau, quel animateur formidable!

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Guy Fournier

Guy Fournier

2025-10-29T23:00:00Z
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Si Une époque formidable à Télé-Québec est l’émission qu’elle est, c’est que l’animateur est formidable.

Je l’avoue, j’ai toujours eu un parti pris pour cet homme tombé dans la marmite de la télévision comme Obélix dans la potion magique. Le jour où l’on écrira la grande histoire de la télévision francophone, dont notre télévision québécoise est un important fleuron, le nom de Stéphan Bureau se retrouvera dans nombre de pages.

Par sa nature changeante, sa quête incessante de perfection et par le besoin irrésistible de se mettre en danger, Stéphan Bureau ne prend jamais racine nulle part. À 13 ans, il est chroniqueur jeunesse à Radio-Canada, puis il passe à CBC Bonjour et à Montréal Express avant de «chroniquer» à Télévision Quatre-Saisons. Il s’ensuit des passages brillants à Télé-Québec avant qu’il n’interroge pour la télévision de la francophonie tout entière des personnalités comme Paul Auster, Michel Serres, Robert Lepage et tant d’autres.

D’un réseau à l’autre

Il quitte pour Washington, revient à TVA animer L’événement, devient chef d’antenne à TVA avant de l’être à Radio-Canada. Il présente à Télé-Québec des entretiens avec les grands de ce monde (d’Ormesson, Botero, Simone Veil et cie), devient l’animateur chouchou de Juste pour rire. Il célèbre RBO dans des séries de télé et de radio à Radio-Canada, commente la politique américaine à Gravel le matin, puis quitte Radio-Canada la tête haute après une entrevue choc avec le microbiologiste Didier Raoult à Bien entendu.

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• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Il est commentateur à BFMTV en France depuis quelque temps lorsqu’il lance Le monde à l’envers à TVA. Vaguement inspirée des nombreuses émissions de débats en France, l’émission de 90 minutes diffusée en direct du studio A de TVA fait appel à des chroniqueurs chevronnés comme Richard Martineau, Sophie Durocher, Biz et d’autres. Ils débattent, s’apostrophent, se tirent la pipe. J’aime assez Le monde à l’envers, le public aussi semble-t-il, même si le concept est un peu boiteux. La crise financière de la télévision privée alliée à un concept incertain met fin abruptement à l’émission.

Plus de vies qu’un chat

Bureau, qui compte de plus nombreuses vies que les chats, retombe sur ses pattes et concocte avec Sphère Média Une époque formidable. Elle devient vite l’émission phare de Télé-Québec. Cette fois, le concept est limpide. Il laisse tout l’espace à son animateur. Pour notre plus grand plaisir, Bureau s’y fait tour à tour curieux, intéressé, malicieux, espiègle, philosophe, drôle, vif et parfois même un peu égrillard et coquin. Fort de tant d’expérience à la radio comme à la télévision, l’animateur caméléon pilote une émission qui lui permet de puiser dans toute sa palette de moyens.

C’est rare que nous puissions trouver chez nous une émission de débat devant public nous laissant chaque fois sur notre appétit. D’abord parce que les sujets d’Une époque formidablesont éclectiques et surprenants et qu’ils nous font connaître des invités improbables qu’on ne voit pas souvent au petit écran. Comme le richissime mécène Pierre Lassonde qui a donné discrètement 50 millions à Polytechnique et fait un inestimable apport à l’Espace Riopelle, en construction à Québec. Cet ingénieur québécois, c’est le cas de le dire, vaut son pesant d’or. Comme Une époque formidable!

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