Secteur automobile: Doug Ford digère mal l’énorme investissement de Stellantis aux États-Unis

Mathieu Boulay
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, est extrêmement déçu de l’investissement de 13 milliards de dollars aux États-Unis du constructeur automobile Stellantis.
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Stellantis est ce géant de l’automobile qui fabrique entre autres les marques Jeep, Chrysler, Citroën, Alfa Romeo et Peugeot.
«J’ai parlé avec Stellantis pour exprimer ma déception face à leur décision de prioriser les investissements aux États-Unis, ainsi qu’avec Unifor pour réaffirmer que je ne cesserai jamais de me battre pour les travailleuses et travailleurs, a écrit Doug Ford sur son compte Twitter. Cette décision est douloureuse pour ceux et celles qui sont sans emploi depuis plusieurs mois.»

«Aucun financement provincial n’a été versé à Stellantis pour son projet à Brampton, rappelle M. Ford. Stellantis a le devoir de respecter sa promesse envers les travailleurs de l’automobile de Brampton et de maintenir son engagement dans cette usine. Aucun financement provincial ne sera accordé tant que nous n’aurons pas reçu d’assurance claire sur la date de reprise des activités et le respect de cet engagement.»
De plus, une partie de la production de Stellantis a déjà été transférée au pays de l'Oncle Sam.
I have spoken with Stellantis to stress my disappointment with their decision to prioritize investment into the U.S. and with Unifor to be clear that I will never stop fighting for Ontario’s world-class auto workers. This decision is especially painful for those workers who have…
— Doug Ford (@fordnation) October 15, 2025
Mardi, Stellantis a annoncé son intention d’investir 13 G$ dans ses usines aux États-Unis afin d’être en mesure d’augmenter de 50% sa production par rapport au niveau actuel. Dans un communiqué, l’entreprise compte notamment lancer cinq nouveaux véhicules et entreprendre «19 actions» au niveau de ses produits d’ici 2029, et créer ainsi plus de 5000 emplois dans des usines de l’Illinois, de l’Ohio, du Michigan et de l’Indiana.
Le groupe précise qu’il s’agit de son plus gros investissement unique en 100 ans d’histoire. L’enveloppe de 13 milliards de dollars inclut des dépenses en recherche et développement, des coûts d’approvisionnement ainsi que des financements destinés aux outils de production.
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Une grève historique
Né de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler en 2021, le groupe prévoit, entre autres, de relancer l’usine de Belvidere (Illinois), qui avait été un gros point de friction lors des tractations sur l’accord social chez les trois grands constructeurs automobiles — également Ford et General Motors — en 2023.
Une entente avait été trouvée entre directions et syndicats, puis validée par les adhérents, après une «grève historique» de plus de six semaines.
«Accélérer la croissance aux États-Unis a été ma principale priorité depuis mon premier jour. Le succès aux États-Unis n’est pas simplement positif pour Stellantis aux États-Unis, il nous rend plus forts partout», a commenté dans le communiqué Antonio Filosa, qui a pris les rênes du groupe en juin, six mois après l’éviction de Carlos Tavares.
— Avec AFP