Stellantis investit 13 G$ aux États-Unis: «Un exemple criant de la vulnérabilité du Canada dans le contexte commercial»
TVA Nouvelles
L’investissement massif de 13 milliards $ aux États-Unis de Stellantis pourrait être le premier de plusieurs de la part de constructeurs automobiles qui sont actifs au Canada, selon l’analyste politique Emmanuelle Latraverse.
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Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a décrié mardi cette annonce, étant donné que la production de Jeep Compass, qui sera vraisemblablement réalisée dans l’Illinois, était pressentie pour se faire à l’usine de Brampton de l’entreprise.
Lors de son commentaire à l’émission Le Québec matin, Mme Latraverse avance que Stellantis obtient davantage de quiétude en investissant au sud de la frontière dans un contexte de guerre tarifaire.
«C’est 13 G$ qu’on va investir pour créer 5000 emplois, donc probablement que la production de ce Jeep [Compass] va carrément déménager aux États-Unis, a-t-elle mentionné. Pourquoi? Parce que Stellantis est touchée par la crise tarifaire et la guerre commerciale.»
«En déménageant la production aux États-Unis, ça assure un niveau de certitude dont l’entreprise a besoin, mais c’est un coup extrêmement dur pour les travailleurs en banlieue de Toronto, à Brampton», a-t-elle ajouté.
Stellantis n’est d’ailleurs pas la seule entreprise du secteur de l’automobile à faire face à des pressions de plus en plus importantes au fur et à mesure que les tensions commerciales persistent.
«Dans les faits, est-ce que ce n’est que la première usine qui risque de déménager? a demandé l’analyste politique. Il ne faut pas oublier qu’il y a Ford, GM, Toyota et Honda qui sont présents de ce côté de la frontière et qui font face aux mêmes pressions que Stellantis avec la guerre commerciale de Donald Trump qui dit "nous, on veut les faire chez nous nos autos".»
Les premiers ministres du Canada et de l’Ontario ont réagi pour décrier l’annonce de Stellantis, mais Mme Latraverse doute de leur réelle capacité à agir pour décourager les entreprises à faire de même.
«Qu’est-ce que tu veux que fasse le gouvernement, d’une certaine façon? a-t-elle dit. Dans les faits, c’est le premier exemple vraiment criant de la vulnérabilité du Canada dans le contexte commercial.»
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