SRB de Sam Hamad: le projet d’un «apprenti sorcier», selon Bruno Marchand


Taïeb Moalla
Bruno Marchand a qualifié le service rapide par bus (SRB) de Sam Hamad de projet d’«apprenti sorcier» et a accusé son rival à la mairie de se prêter à «un jeu politique».
«On parle des feelings de M. Hamad versus 20 ans d’études, de consultations, de sciences et de faits», a tonné le maire de Québec, jeudi matin, en point de presse.
Selon lui, la proposition de Sam Hamad est «purement un jeu politique. Il n’y a aucun fait, aucune science, aucune donnée qui démontre que son projet – sans intégration avec un axe structurant – a une pertinence».
Que ce soit sur le mode de transport choisi, sur le coût de 4,2G$ ou sur l’échéancier (mise en service entre 2029 et 2031), M. Marchand a multiplié les griefs contre ce projet dessiné par «des bénévoles».
Aux yeux du maire de Québec, le SRB peut être un mode de transport intéressant dans la mesure où il vient compléter «la colonne vertébrale» du tramway. Sinon, ce mode ne règle en rien le problème de la congestion à Québec, notamment sur le boulevard René-Lévesque, où le SRB de M. Hamad ne passera pas, a-t-il fait valoir.
Bruno Marchand s’est d’ailleurs étonné de constater que le chef de Leadership Québec (LQ) ait choisi de reprendre les principales conclusions du rapport, de juin 2024, de Caisse de dépôt et placement du Québec Infra (CDPQI) tout en omettant sa principale recommandation: celle de construire un tramway.
«Le fardeau de la preuve»
Le maire a également exprimé de gros doutes quant à la réelle desserte des banlieues dans le cadre de ce SRB. Il a posé plusieurs questions sur différents aspects techniques du projet, comme son insertion projetée sur l’axe Charest ou son tracé précis.
De façon générale, «le fardeau de la preuve» incombe au chef de LQ pour démontrer la pertinence d’un SRB qui était déjà sur la table en 2015 et qui a été abandonné deux ans après, a insisté Bruno Marchand.
«Il faut arrêter de tergiverser. Il faut avancer», a suggéré le maire en mettant de l’avant le fait que le gouvernement Legault avait déjà autorisé un tramway de 19 km entre les pôles Le Gendre et Charlesbourg et que CDPQI travaillait à le réaliser.
Échanges acrimonieux
Signe que la précampagne électorale bat son plein, les échanges entre M. Marchand et M. Hamad, par médias interposés, deviennent de plus en plus acrimonieux au fil du temps.
Le maire de Québec a ainsi regretté les nombreuses «menteries» de son adversaire. Il s’est allégrement moqué des promesses de son rival en signalant que ce dernier pourrait aller jusqu’à promettre à la population qu’il fera beau temps à Québec à longueur d’année.
Mercredi, M. Hamad n’avait pas non plus épargné son adversaire. Il l’avait, entre autres, qualifié de «gars de théâtre» et il s’était demandé si M. Marchand avait des pratiques semblables à celles ayant cours «en Arabie saoudite» lorsqu’il assure que la Ville payera sa portion du tramway en argent comptant.
Ce qu’ils ont dit
«Je pense que Sam Hamad est en train de se discréditer. Je trouve qu’à chacune de ses sorties, il se casse la gueule.» – Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord
«Je défends le projet [le SRB de Sam Hamad] qui respecte la capacité de payer des citoyens et qui va desservir les banlieues [...] Je suis d’accord avec ce projet-là. Il m’apparaît très intéressant.» – Stevens Mélançon, chef par intérim d’Équipe Priorité Québec
«Je ne crois pas que les gens souhaitent reprendre le débat où il était il y a plus de dix ans, lorsque l’idée que ramène M. Hamad a été déconstruite.» – Jackie Smith, cheffe de Transition Québec
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