SRB de Sam Hamad: des questions demeurent en suspens


Taïeb Moalla
Sam Hamad, chef de Leadership Québec (LQ) et candidat à la mairie de Québec, a dévoilé cette semaine son projet de service rapide par bus (SRB) qu’il estime moins cher, moins invasif et plus facile à réaliser que le tramway. Plusieurs questions demeurent toutefois en suspens à propos de ce moyen de transport qui avait déjà été préconisé, à Québec, en 2015.

PANTHÉON DU HOCKEY
Pour justifier son projet, M. Hamad donne des exemples de villes à travers le monde qui ont opté pour un SRB. Il parle notamment de Nancy, de Brisbane, de Seattle, de Pittsburgh et d’Ottawa. Or, dans plusieurs de ces exemples, le SRB ne fait que compléter un réseau structurant à forte capacité comme un tramway ou un train léger. Cela ne change rien à l’opinion de LQ qui insiste sur le côté «structurant» de son SRB. Par ailleurs, le chef de LQ cite régulièrement le rapport sur la mobilité, de juin 2024, de la Caisse de dépôt et placement du Québec Infra (CDPQI) comme étant sa principale référence. Certes, ce document parle de la nécessaire mise en place de SRB à Québec et à Lévis, mais sa principale conclusion est que le tramway devrait constituer la colonne vertébrale de la mobilité à Québec grâce à un déploiement en plusieurs phases.
LE TRACÉ
Mercredi, Sam Hamad a déclaré qu’il présente «un schéma» que les experts devront peaufiner plutôt qu’un «tracé» définitif. Cela dit, certains faits peuvent surprendre. Ainsi, une vidéo promotionnelle de LQ montre une insertion du SRB sur la 1re Avenue, à Limoilou. Or, jeudi, M. Hamad a plutôt parlé d’une insertion sur la 3e Avenue dans une entrevue à CHOI FM. Invité à s’expliquer, LQ assure que son tracé n’est pas définitif tout en présumant que CDPQI va embarquer dans son projet et lui proposer des solutions.
LES VOIES RÉSERVÉES
M. Hamad réitère qu’un des principaux objectifs de son SRB est de servir les citoyens des banlieues. Pour y arriver, il reprend à son compte le projet de 30 km de voies réservées inclus dans le rapport de CDPQI. Notons toutefois que ces 30 km devaient venir appuyer les 104 km de voies réservées (évaluées à 844 M$ en 2021) qui auraient dû être mises en place à Québec. Le problème est que les 104 km, compris dans le défunt Réseau express de la Capitale (REC), ont été discrètement abandonnés par le gouvernement Legault en mars, à cause du déficit budgétaire record. «Comme CDPQI, nous n’incluons pas cette partie», s’est limité à répondre Leadership Québec.
LE COÛT ET L’ÉCHÉANCIER
Le chef de LQ avance que son projet de 29 km de SRB et de 31 km de voies réservées coûtera 4,2 G$, soit environ la moitié du tramway. Appelé à détailler ses chiffres, M. Hamad a dit utiliser un coût de 120 M$ par kilomètre qui est encore plus haut que les 80 à 100 M$ par kilomètre figurant dans le rapport de CDPQI pour la construction d’un SRB. Le candidat à la mairie de Québec a également assuré que l’échéancier (mise en service progressive du SRB entre 2029 et 2031) est réaliste, puisque le SRB est moins compliqué à construire que le tramway et que son administration pourra utiliser les études et les travaux déjà réalisés.
VERS UN RETRAIT DES VOIES AUTOMOBILES
C’est du bout des lèvres que M. Hamad a convenu que des voies de circulation automobile pourraient être retranchées tout au long du parcours du SRB, notamment dans l’axe Charest. Ce dernier n’a toutefois pas voulu être plus explicite. À ses yeux, les spécialistes devront raffiner les détails du projet une fois qu’il serait élu à la tête de la Ville Québec, le 2 novembre. «Nous ferons selon les recommandations de CDPQI», insiste LQ.
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