SPVQ : Deux tiers des policiers ont gagné plus de 100 000$ en 2022

Les deux tiers des membres du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) ont gagné plus de 100 000$ l’an dernier, mais les policiers de la région sont les moins bien payés de la province.  

« On doit s’attendre à ce que ça augmente encore dans les prochaines années si on veut être attractif et concurrentiel », estime Martine Fortier, présidente de la Fraternité des policiers et policières de la Ville de Québec.  

En 2022, 633 des quelque 930 agents de la paix de la Vieille capitale avaient un salaire de plus de 100 000$. Une donnée qui a doublé depuis 2016 et qui est en constante augmentation depuis 2019.  

Pourtant, même un policier au sommet de l’échelle – soit après six ans – n’obtenait que 89 604$ de salaire de base l’an dernier, sans les primes. Seuls les sergents, les lieutenants et les membres de l’état-major, qui représente environ 330 personnes, ont un salaire de base atteignant les 100 000$.

« Depuis 2019, il y a eu plusieurs gros événements qui ont engendré beaucoup de temps supplémentaire. Notamment la reprise des activités après la pandémie, la visite du Pape, la Cop 15... », explique Mme Fortier.

Derniers de file 

Dans la Capitale-Nationale, seulement 10,46 % de la population gagnent plus de 100 000$ selon des données de Revenu Québec pour l’année d’imposition 2021.  

Malgré sa position favorable parmi les mieux nantis de la région, le SPVQ est cependant loin d’être un chef de file en matière de salaire des policiers. En fait, une compilation effectuée par le Journal permet de constater qu’il se trouve au tout dernier rang des 27 corps de police municipaux en termes de salaire pour un agent 1ère classe. (voir statistiques ci-dessous)  

La Ville de Québec se targue d’ailleurs d’être l’une des « cinq villes canadiennes de plus de 500 000 habitants dont les couts des services policiers sont les moins élevés », sur son site web.  

« Il faudrait revoir nos priorités. Je comprends qu’on veut avoir un corps de police économique, mais faut comprendre que ça a un impact au niveau de la rétention du personnel », souligne Martine Fortier.  

Une ville en changement  

La professeure de l’UQAM spécialisée en gestion municipale, Danielle Pilette, n’est pas particulièrement surprise par cette hausse des dernières années.  

« Québec, comme plusieurs villes, a beaucoup changé. Les phénomènes sociaux sont de plus en plus prononcés, ce qui mène à de nouvelles réalités policières », observe-t-elle.  

Mme Pilette souligne également que l’École nationale de police du Québec « ne fournit pas actuellement », ce qui engendre une difficulté à combler des postes, causant ainsi une hausse du temps supplémentaires des agents en place.  

« On ne doit pas partir en peur avec ça. Dans le contexte actuel, je considère que ces salaires-là sont justifiés », lance-t-elle.  

Salaire de base d’un agent 1ère classe (au sommet de l'échelle)

Mascouche : 109 679$  

Terrebonne : 107 604$ 

Mirabel : 105 521$ 

Richelieu—Saint-Laurent : 104 801$ 

Trois-Rivières : 103 776$ 

Saint-Jean-sur-Richelieu : 103 346$ 

Saint-Jérôme : 103 116$ 

Repentigny : 102 992$ 

Granby : 102 754$ 

Lévis : 102 710$ 

Saint-Eustache : 102 458$ 

Blainville : 102 183$ (2022) 

Roussillon : 102 149$  

Montréal : 101 848$ * 

Sherbrooke : 101 798$ 

Bromont : 101 333$  

Deux-Montagnes : 101 101$ (2022) 

Chateauguay : 100 642$  

Memphrémagog : 99 990$ (2021) 

Collines-de-l’Outaouais : 98 795$ (2021) 

Gatineau : 98 417$  

L’Assomption/Saint-Sulpice : 97 681$ (2021) 

Longueuil : 96 494$ (2022) 

Laval : 96 289$ 

Mercier : 94 371$ (2020) 

Saguenay : 93 589$ (2021) 

Québec : 91 396$ 

Sûreté du Québec : 84 366$ (2021) 

* inclus la prime de métropole 

Source : Conventions collectives des différents corps de police