Spotify s’attaque à l’utilisation de l’IA et des clones


André Boily
En plus de supprimer les contenus usurpés et le pollupostage, la plateforme musicale Spotify élabore une norme visant à divulguer l’utilisation de l’IA dans la musique.
Les problèmes, apprend-on sur theverge.com et la page média de Spotify, sont assez graves pour que la plateforme prenne les grands moyens pour y remédier. À savoir :
- les contenus de mauvaise qualité;
- l’usurpation d’identité; et
- l’utilisation de générateurs IA pour créer de la musique.
Pas étonnant que le public (les abonnés) et les artistes se demandent ce qu’est encore la vraie musique.
Protéger les artistes
Spotify veut « protéger les artistes authentiques contre le pollupostage, l’usurpation d’identité et la tromperie » et de s'assurer que les auditeurs ne se sentent pas « dupés », a déclaré Charlie Hellman, responsable mondial des produits musicaux chez Spotify. Des mesures qui laisseront les artistes utiliser les outils IA s’ils le souhaitent.
Pour contrer l’utilisation de l’IA pour créer des sons (voix et instruments), Spotify travaille avec le spécialiste DDEX pour développer une nouvelle norme de métadonnées pour divulguer toute utilisation de l’IA dans une pièce de musique.
Selon M. Sam Duboff, responsable du marketing, « quinze maisons de disques et distributeurs de musique se sont engagés à adopter les divulgations relatives à l'IA. Il n'y a pas de calendrier précis pour la publication de la norme, ajoutant que les maisons de disques et les distributeurs devront mettre à jour leur processus de transmission des informations de crédit à Spotify ».
Contre l’usurpation d’identité
Les utilisations de la voix d’un autre artiste, réelle ou falsifiée, sans autorisation et qui couvre les clones vocaux IA non autorisés, ainsi que les hypertrucages, seront étroitement surveillées sur la plateforme.
Un filtre antipollupostage sera déployé au cours des prochaines semaines ou mois pour identifier les utilisateurs qui tentent de tromper la plateforme, notamment en téléchargeant des morceaux d’une durée légèrement supérieure à 30 secondes afin d’accumuler des streams générateurs de redevances ou le téléchargement multiple avec des métadonnées légèrement modifiées.
Au cours des 12 derniers mois, Spotify affirme avoir supprimé 75 millions de morceaux indésirables.
Démentir les rumeurs
À l’annonce de ces mesures, la direction de Spotify a également répondu aux rumeurs selon lesquelles des chansons générées par l'IA auraient été ajoutées à ses listes de lecture afin d'éviter de rémunérer les artistes.
Des rumeurs « catégoriquement et absolument fausses » selon M. Duboff », ajoutant que Spotify ne crée aucune musique « avec ou sans IA » et que « 100 % de celle-ci est créée, détenue et téléchargée par des tiers agréés ». Toute la musique disponible sur Spotify est gérée avec l’autorisation de tiers.