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L'article provient de TVA Nouvelles
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SpaceX désactive des milliers de récepteurs Starlink utilisés par des centres de cyberfraude

AFP
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2025-10-23T13:40:58Z
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SpaceX a annoncé mercredi avoir désactivé plus de 2 500 récepteurs internet Starlink utilisés dans des centres de cyberfraude en Birmanie, où ce phénomène prospère malgré la répression.

Ces usines à arnaquer en ligne des victimes dans le monde entier étaient censées disparaître sous la pression des autorités. Pourtant, leur construction est en plein boom près de la frontière avec la Thaïlande, comme l'a révélé l'AFP la semaine dernière.

Et des récepteurs du service internet par satellite Starlink, propriété de SpaceX, y sont installés en masse pour contourner le blocage de réseau transfrontalier mis en place par les autorités.

L'entreprise d'Elon Musk «a activement identifié et désactivé plus de 2 500 appareils Starlink à proximité de centres soupçonnés d'être des centres d'escroquerie» en Birmanie, a déclaré sur X Lauren Dreyer, vice-présidente des opérations commerciales de Starlink chez SpaceX.

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Dans le même temps, un journaliste de l'AFP a vu des centaines de personnes fuir à pied, à moto ou dans des camionnettes l'un des plus gros complexes d'escroquerie du pays, le KK Park, à la frontière avec la Thaïlande.

Ces centres emploient de gré ou de force des petites mains originaires d'Asie, d'Afrique ou du Moyen-Orient.

Un employé qui quittait le KK Park a indiqué que la répression était en cours. «Vers 10h00, des soldats de l'armée birmane sont arrivés sur notre site dans quatre camions», a déclaré un autre travailleur.

Lundi, la junte birmane avait déjà mené une descente au KK Park et indiqué avoir saisi 30 récepteurs Starlink - une fraction de ceux réellement utilisés sur le site.

Des complexes tentaculaires, où des escrocs en ligne ciblent des étrangers avec des arnaques sentimentales et commerciales, ont prospéré le long de la frontière peu surveillée pendant la guerre civile en Birmanie, déclenchée par un coup d'État en 2021.

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Ces centres sont devenus un pilier clé de l'économie en temps de guerre en Birmanie, où la junte combat des groupes rebelles depuis sa prise de pouvoir.

La plupart de ces centres sont sous la coupe de syndicats chinois du crime en cheville avec les milices birmanes.

La Chine, la Thaïlande et la Birmanie ont entrepris un effort commun, très médiatisé, pour éradiquer le fléau. En février, environ 7 000 travailleurs ont été extraits de ce système brutal.

La junte s'appuie sur le soutien militaire de la Chine pour conserver le pouvoir. Mais également, selon les analystes, sur des milices puissantes contrôlant les régions frontalières en son nom, en échange de profits tirés des centres de cyberfraude.

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