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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

«Je me suis cassé le dos»: malgré un grave accident, cet entrepreneur miraculé n’a jamais cessé d’avancer

Jordan Boulay devant ses boîtes de rangement Spacebox.
Jordan Boulay devant ses boîtes de rangement Spacebox. Photo fournie par Jordan Boulay
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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2025-09-21T04:00:00Z
2025-09-21T15:08:41Z
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Malgré un grave accident de VTT qui lui a cassé le dos, Jordan Boulay n’a jamais cessé d’avancer, jusqu’à lancer sa propre entreprise d’entreposage.

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À 15 ans, en pleine course de quatre roues en Georgie, Jordan est victime d’un accident. «Le VTT m’est tombé dessus. Je me suis cassé le dos. La moelle épinière a été écrasée. Quand tu ne sens plus rien en dessous du nombril, tu te demandes: qu’est-ce qui va m’arriver?» raconte-t-il.

Après une chirurgie de huit heures et deux ans de physio, il comprend que sa vie ne se jouera pas dans un hôpital. «Je suis tanné d’attendre de peut-être remarcher un jour. Moi, je veux une carrière, je veux travailler.»

Jordan aurait pu s’apitoyer sur son sort, mais non. Onze ans plus tard, à 26 ans, il lance Spacebox à Saint-Hyacinthe, une entreprise de mini-entrepôts mobiles livrés à domicile. «C’est la même logique qu’un mini-entrepôt, mais avec le transport en plus. J’amène la boîte chez vous, vous la remplissez, et je l’entrepose telle quelle», explique-t-il.

Résilience

À la suite de son accident, il termine son secondaire malgré les séjours en centre de réadaptation et rejoint ensuite JMV Environnement, l’entreprise familiale. «Même quand tu n’es pas au bureau, il faut prévoir le lendemain et le surlendemain. C’était une école de vie», dit-il.

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Parallèlement, il lance avec des amis une compagnie de pneus poids lourds et une petite entreprise de construction. «J’ai testé beaucoup de choses. Ça m’a permis de voir que j’étais à ma place dans les affaires.»

Avec Spacebox, Jordan signe à Saint-Hyacinthe son premier projet en solo. Pour pallier ses contraintes physiques, il fait appel à des sous-traitants pour la livraison. «Je m’arrange pour ne pas gérer ce que je ne peux pas gérer. Comme ça, je peux me concentrer sur mes clients.»

Les boîtes mesurent environ 5 pi sur 8 pi, avec 7 pi de hauteur, fabriquées en bois et recouvertes d’une toile de vinyle pour rester au sec. «Quand elles sont à l’extérieur, il n’y a pas de problème. Et quand elles sont entreposées, c’est chauffé et climatisé», précise-t-il.

Les clients peuvent garder la boîte chez eux, comme un cabanon temporaire, ou la faire retourner à l’entrepôt. «C’est comparable aux mini-entrepôts traditionnels, sauf que moi je m’occupe du transport. Ce que je sauve aux clients, c’est le déplacement et la perte de temps», insiste Boulay.

Pour se prouver

Pour lui, il s’agit aussi d’un défi personnel. «Même si je suis en chaise roulante, je veux prouver que je n’ai pas besoin de dépendre de personne.»

Son ambition ne s’arrête pas à Saint-Hyacinthe. «Je commence, mais je veux monter à mille boîtes très bientôt. Et si ça marche bien ici, pourquoi pas du côté américain?»

Pour lui, Spacebox incarne avant tout une philosophie de vie. «J’ai essayé plein de choses, et la seule recette qui marche, c’est de travailler fort et de continuer d’avancer, même quand ça ne va pas.»

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