À elles seules, les compagnies d’exploration de la Colombie-Britannique et de l’Ontario détiennent presque autant de droits d’exploration minière que celles du Québec, d’après l’analyse de données de notre Bureau d’enquête.

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Elles détiennent 42 % des claims miniers actifs chez nous. Les entreprises de la Colombie-Britannique en détiennent 26 %, tandis que les ontariennes en ont 16 %. 

Selon les experts que nous avons consultés, cela s’explique entre autres parce que les sommes nécessaires à l’exploration sont considérables. 

«D’une manière générale, le Québec a moins de capitaux que l’Ontario. Il y a peut-être un claim sur 500 qui va donner une mine. Faut bien comprendre que le risque au démarrage est colossal. On est dans un système dans lequel on ne peut pas développer de capitaux de risque de ce type-là», explique Michel Jébrak, professeur émérite à l’UQAM. 

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En 2021, il y a eu 990 M$ en investissement dans l’exploration minière au Québec, d’après un rapport de l’Institut de la statistique du Québec publié l’an dernier. 

Valérie Fillion, directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec, ne croit pas qu’il aurait été possible de ramasser autant d’argent au Québec seulement. 

L’EXPERTISE A MIGRÉ

Le professeur Jébrak fait remarquer que, depuis la fermeture de la bourse de Montréal, l’expertise du monde des affaires a migré vers les deux bourses canadiennes, soit celle de Toronto et celle de Vancouver. 

La «[Bourse de Vancouver], une de ses spécialisations, ce sont les entreprises d’exploration minière», fait remarquer Ugo Lapointe, de l’organisme Pour que le Québec ait meilleure mine. 

Les grosses compagnies d’exploitation, soit celles qui vont gérer les mines actives, sont surtout basées à Toronto, selon lui. 

«Il arrive souvent que ce soit des Québécois qui sont dans ces compagnies-là. Ils vont aller s’installer où il y a les compétences», dit Michel Jébrak. 

Valérie Fillion va dans le même sens. Elle affirme que beaucoup de Québécois travaillent dans ces compagnies-là. 

Selon elle, le fait de s’établir ailleurs qu’au Québec est un choix que des compagnies font pour être plus près des investisseurs ou parce que «le président de l’entreprise habite là-bas».