Sortie de vote: le défi pourrait être plus grand pour les conservateurs

Gabriel Côté | Agence QMI
Dès la première semaine de campagne, Éric Duhaime a terminé chacun de ses discours à ses militants par des remarques sur l’importance du pointage et par des appels à la sortie de vote.
C’est que le chef conservateur sait que son électorat, bien que convaincu, risque de ne pas se présenter aux urnes le 3 octobre. «Sortir notre vote, ça va vraiment être un défi, a-t-il remarqué en entrevue. C’est pour ça que je suis obligé d’en parler dès les premiers jours de la campagne.»
«Mon électorat, c’est des gens qui ne votaient pas, ou qui ont été déçus et qui pour cette raison ont plus de chance de ne pas voter parce qu’ils ne font plus confiance aux politiciens.»
Scepticisme
De fait, même s’ils ne sont pas les plus nombreux, il se trouve dans les rassemblements conservateurs des gens séduits par les idées d’Éric Duhaime, mais qui se demandent tout de même s’il ne serait pas «menteur comme les autres politiciens».
C’est le cas de Martin Piquette, un partisan du PCQ rencontré à Alma le 31 août dernier. «Je veux lui demander s’il va faire comme tous les politiciens et venir ici promettre qu’il va faire GNL, mais briser sa promesse une fois qu’il aura pris le pouvoir», a-t-il expliqué.
Pointage
Par ailleurs, bien que les conservateurs ciblent certaines parties assez précises de l’électorat, comme les jeunes familles ou les opposants aux mesures sanitaires, celles-ci ne sont pas concentrées à des endroits précis, ce qui représente un défi supplémentaire pour la sortie de vote.
«On ne peut pas faire comme Québec solidaire et aller parler au monde sur les campus universitaires», a cité le chef conservateur en exemple. «De toute façon, on est un jeune parti et on n’aurait probablement pas les ressources pour ce genre d’opération.»
Éric Duhaime admet que la clientèle des gyms est un terreau qui peut être fertile pour son parti. «On a déjà des visites prévues dans certains gyms, c’est certain qu’on aimerait toucher ces gens-là.»
Moyens
Les appels au vote en fin de discours ne sont pas les seuls moyens qu’utilise Éric Duhaime pour travailler sur la sortie vote pendant la première semaine de campagne. «Je répète le plus souvent possible la date de l’élection afin de la rappeler à tout le monde», a mentionné le chef conservateur.
Il a également fait inscrire cette date sur son autobus de campagne, pour la même raison.
Mais au fond, comme pour tous les partis, l’idée est surtout de faire comprendre aux électeurs déjà convaincus que leur vote pourrait faire la différence entre la victoire et la défaite. Les discours sur la difficulté de la mobilisation deviennent ainsi un outil de mobilisation.