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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Sortez-moi pas d’ici!

Photo fournie par TVA
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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2025-05-20T23:00:00Z
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J’ai participé à Sortez-moi d’ici! il y a deux ans. Mais j’en fais encore des cauchemars.

Chaleur étouffante + moustiques agressifs + nuits sans sommeil = nerfs à vif 24 heures sur 24.

C’est pour ça que j’ai trouvé très surprenant qu’un chroniqueur de La Presse trouve les segments de cette année «trop émotifs». On jase là, mais comment peut-il juger, dans le confort climatisé de son bureau, de ce que ça coûte en émotions de manger de l’anus de porc en plein soleil quand tu n’as pas dormi depuis deux jours et que tu t’ennuies de ton père, ta mère, ta femme et tes enfants?

Soyons zens?

C’est Hugo Dumas qui a écrit dans son journal que la saison 3 «contient beaucoup (trop) de segments émotifs». Il s’étonne que: «Les participants à fleur de peau reviennent de leurs défis comme s’ils rentraient d’une bataille de la troisième guerre mondiale.» Et il donne à tous ce conseil: «C’est un jeu, les amis. On se calme et on respire. Vos enfants ne vous renieront pas parce que vous n’avez pas trouvé d’étoile jaune dans une poche de jute remplie de vermine grouillante.»

On se calme et on respire? Sérieusement, Hugo?

SMDI, c’est une expérience où on est à notre plus haut degré de vulnérabilité.

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Au cours des dernières semaines, à Sortez-moi d’ici!, on a vu... Chloée Deblois confier qu’elle fait de l’anxiété. Gino Chouinard qui pleure après avoir passé des minutes interminables avec des serpents. Kim Rusk verser des larmes parce qu’elle était convaincue que le 25 cents qu’elle vient de se faire remettre lui permettrait d’appeler sa fille... dont elle s’ennuie à mourir. On a aussi vu Indiana Gino patiner littéralement dans les tripes et les boyaux gluants. Chloée a très bien résumé le tout quand elle a dit: «On vit 200 ups and downs par jour.»

Sonia Vachon a répété à quel point elle souffrait épouvantablement de la chaleur. Au Panama, je me suis tellement fait dévorer par les moustiques que j’en ai eu des cicatrices pendant un mois au retour.

On mange tellement peu et tellement mal qu’on rêve de barres tendres et qu’on est prêts à tout pour obtenir les précieuses étoiles jaunes. C’est pour ça que Jean-Michel Anctil a été aussi démoli par son échec. Obtenir du café, c’est comme gagner 10 M$ à la loterie.

La privation de sommeil est une forme de torture, c’est bien connu. Or, on ne dort pas dans la jungle, entre les singes hurleurs et les ronflements des voisins. Toutes les émotions sont amplifiées: la peur, la joie, la peine, l’amitié. Sonia l’a bien dit: «On devient des bouées les uns pour les autres.» Quand un campeur est éliminé, c’est comme si on perdait un proche.

La jungle des médias

Personne ne fait semblant à Sortez-moi d’ici!. Tous les cris, qu’ils soient de joie ou de peur, viennent du fond du cœur. Et quand Sonia avoue qu’elle craint de «présenter sa bedaine au Québec», elle le dit avec ses tripes.

Parlant de tripes, c’est Kim qui a le mieux résumé l’expérience SMDI: «C’est un méchant beau trip.»

Je veux dire à tous les participants de cette année: je suis fière de vous, vous m’impressionnez, vous me faites rire et pleurer.

Et ne laissez personne vous dire que vous êtes trop émotifs.

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