[SONDAGE] Retour à la case départ pour le PLQ: PSPP perd des plumes après son coup de gueule contre les artistes

Paul St-Pierre Plamondon n’est pas fait de téflon: il perd quelques plumes dans les intentions de vote après son coup de gueule envers les artistes. Pour les libéraux en crise, qui se retrouvent sans chef, c’est un retour à la case départ après avoir perdu les gains réalisés depuis un an. 

Toujours en tête, mais signe que ses appuis sont volatiles, le Parti Québécois échappe quatre points en deux semaines, révèle un sondage Léger-Québecor.

La critique acerbe du leader souverainiste, qui a reproché à des représentants du milieu culturel d’avoir manqué de loyauté et fait preuve de «vacuité intellectuelle» et «d’aplaventrisme» pour avoir encensé le nouveau ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes Marc Miller, n’y est pas étrangère.

«Ce n’est pas un élément positif», analyse Jean-Marc Léger. Mais surtout, les fluctuations importantes de l’appui au PQ ces derniers mois démontrent que son électorat est fragile.

«C'est lui qui est quand même le leader, il y a un préjugé favorable, mais ça demeure extrêmement fragile et volatile, alors ceux qui pensent que l'élection est dans la poche [pour] le PQ, loin de là», souligne le sondeur.

PSPP «va-t-il être aimable»?

Surtout que «le focus» sera maintenant dirigé vers le chef péquiste, après des mois plus difficiles pour le gouvernement caquiste de François Legault, et une fin d’année dramatique pour les libéraux.

«Paul St-Pierre Plamondon, les gens veulent l'aimer. Est-ce qu'il va être aimable?»

Pendant ce temps, le passage éclair de Pablo Rodriguez sur le trône libéral aura permis aux rouges de monter jusqu’à 28% d’appuis des Québécois dans les meilleurs moments et rêver du pouvoir. Mais tout est à recommencer, avec un score retombé à 20% des intentions de vote. 

Notons toutefois que le coup de sonde a été réalisé avant les dernières révélations de notre Bureau d'enquête selon lesquelles des donateurs à la campagne à la chefferie de Rodriguez ont reçu des enveloppes de 500$ en argent comptant pour rembourser leur contribution, lors d’une soirée de financement tenue en avril dernier.

Duhaime en hausse

Une baisse qui sourit au Parti conservateur du Québec, qui obtient son meilleur résultat (16%) depuis l’arrivée d’Éric Duhaime.

L’élection partielle dans la circonscription d’Arthabaska, l’été dernier, a permis au chef conservateur de devenir une «alternative viable» aux yeux des Québécois, qui ne le voient plus simplement comme un «anti-vaccin complotiste», constate Jean-Marc Léger.

Et avec 25% de la faveur populaire dans la capitale nationale, Éric Duhaime pourrait compter sur une «masse critique» d’électeurs pour faire élire des députés. Une première pour un parti conservateur québécois depuis Maurice Duplessis dans les années 30, signale le sondeur.

François Legault, lui, ne profite pas tant des déboires du PLQ, même si on note une légère hausse de ses appuis depuis septembre, qui sont passés de 16 à 19%.

«La CAQ ne récupère pas ce vote qui devrait être naturel de fédéralistes, de centristes, ce n'est pas normal que la CAQ n'ait pas plus de points», avance Jean-Marc Léger.

Le sondage web Léger-Québecor a été réalisé du 12 au 15 décembre 2025 auprès de 1039 personnes âgées de 18 ans ou plus ayant le droit de vote. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d'erreur de plus ou moins 3,4%, et ce, 19 fois sur 20.