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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

[SONDAGE] Rattrapés par l'inflation, plus de la moitié des jeunes vivent d'une paie à l'autre

Une étude Léger brosse le portrait de la jeune génération face à l’augmentation du coût de la vie

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2023-09-28T04:05:00Z
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C’est au tour des jeunes d’être rattrapés par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Ils sont maintenant plus de la moitié à vivre d'une paie à l'autre, selon l’étude jeunesse de la firme Léger.  

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« L’impact du contexte économique se fait sentir à tous les niveaux pour la génération Z et les milléniaux », observent Gabrielle Blais et Charlotte Fortin, directrices de recherche chez Léger. 

Ceux qui disent vivre d'une paie à l'autre comptent maintenant pour 51 % du lot, contre 47 % l’an passé, par exemple. 

Le nombre de travailleurs vivant d’un chèque de paie à l’autre a d’ailleurs augmenté de 26 % en 2022, selon les conclusions de l’enquête annuelle de l’Institut national de la paie et de l’analyse du Laboratoire canadien sur le bien-être financier.

Pour son étude jeunesse, la firme Léger a sondé plus de 3000 membres de la génération Z – nés après 1995 – et de celle des milléniaux – nés après 1984. 

Plus de stress

La hausse du coût de la vie plombe le moral de ceux qui ont 40 ans et moins. 

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Ils ont 62 % à se sentir impuissants face aux problèmes de la société (contre 57 % en 2022) et ils sont aussi moins confiants dans leur capacité à faire face aux défis de leur époque (41 % contre 47 % en 2022).

Au quotidien, le coût du loyer devient un vrai problème. Ils sont 72 % à dire que cette dépense occupe une place trop importante dans leur budget, soit une augmentation de 8 points de pourcentage par rapport à l’an dernier. 

« Un bond de 4 points de pourcentage, c’est déjà très significatif dans un tel sondage. Alors quand on parle de 8, on sait qu’on touche à quelque chose », explique Mme Fortin, de Léger. 

Parmi les milléniaux et les jeunes de la « gen Z », 26 % ont déménagé au cours des 12 derniers mois en raison d’une hausse de prix du loyer. Ce pourcentage était 17 % en 2022, ce qui encore une fois est « très significatif ». 

  • Écoutez l'édito d’Alexandre Dubé diffusé chaque jour en direct 6 h 30 via QUB radio :

Moins de sorties

Mais il n’y a pas que le loyer ou l’hypothèque. Il y a aussi ce que Charlotte Fortin appelle « les petits plaisirs de la vie » qui en prennent pour leur rhume. 

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L’augmentation du coût de la vie a mené les jeunes à changer leurs habitudes dans un éventail de postes de dépenses. 

Ils sont 67 % à moins fréquenter les restaurants et les bars, contre 62 % un an plus tôt. Ils s’achètent moins de vêtements (67 % contre 58 % en 2022) et dépensent moins pour le sport et les loisirs (59 % contre 51 % en 2022). 

Trois jeunes sur quatre épargnent aussi moins en raison de la hausse des prix, soit 73 % d’entre eux contre 67 % l’an passé. 

« On voit des hausses partout, ce qui nous fait dire qu’ils en arrachent », conclut Gabrielle Blais. 

En plus de ses huit cours en gestion de commerce au cégep, Catherine Regimbal, 19 ans, travaille 30 heures par semaine.
En plus de ses huit cours en gestion de commerce au cégep, Catherine Regimbal, 19 ans, travaille 30 heures par semaine. photo francis halin

Moins de fun

Une virée du Journal au cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, n’a fait que confirmer les conclusions de l’étude de Léger. 

Kassendra Hachey, 28 ans, vient par exemple de retourner aux études en technique d’éducation à l’enfance, car son emploi de préposée aux bénéficiaires ne lui rapportait pas assez pour vivre décemment. 

photo francis halin
photo francis halin

« Je vis de paie en paie. Je travaille une fin de semaine sur deux en plus d’étudier. Je dois faire au moins 24 heures d’un coup pour y arriver », lance la jeune femme. 

Avec les loyers qui augmentent, avec l’épicerie qui coûte une fortune maintenant, « ça coûte de plus en plus cher », dit-elle. 

À 19 ans, Catherine Regimbal, étudie pour sa part 30 heures en gestion de commerce et travaille pendant 30 heures en cumulant trois emplois.

« J’ai eu quatre emplois l’été dernier. J’ai toujours trois emplois en plus de faire huit cours au Cégep », raconte-t-elle. 

Après avoir payé l'assurance de sa voiture et l’essence, elle ne peut toujours pas se payer « des luxes comme magasiner ou aller au restaurant ». 

Et même si elle pouvait, où trouverait-elle le temps, avec trois emplois et une formation à suivre à temps plein ?

- Avec la collaboration de Francis Halin

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