Sondage : 64 % des entreprises ont mis leurs investissements sur pause

Plombés par l’incertitude entourant les tarifs douaniers, la majorité des dirigeants d’entreprises canadiennes ont réduit leurs dépenses tout en freinant leurs investissements.

Selon un sondage mené par la firme de sondage Léger, près de sept dirigeants d’entreprises sur dix réduisent ou envisagent de réduire leurs dépenses (68%) en raison de la situation avec les tarifs douaniers.

Ce qui a pour effet de mettre leurs projets d’embauche et d’investissement sur la glace (64%).

«Les leaders économiques ne savent pas trop sur quel pied danser, mentionne le vice-président exécutif de l’Est du Canada chez Léger, Sébastien Dallaire. Ils ne savent pas où ils s’en vont et ça cause des défis importants pour leurs investissements ou leurs chaînes d’approvisionnement.»

Autre source d’inquiétude, près de 36% des dirigeants ont procédé à des licenciements ou envisagent de le faire. Une augmentation de 8% par rapport aux résultats du même sondage effectué au mois de mars.

«Près de 31% ont remis des embauches à plus tard alors que 27% pensent le faire, précise M. Dallaire. On tombe en territoire majoritaire.»

De la confusion

Lors de l’imposition des tarifs par Donald Trump, on se souvient que les entreprises canadiennes étaient dans le flou quant aux secteurs et aux produits touchés.

À ce jour, elles ne savent pas plus quelle direction prendront ces fameux tarifs. C’est ce que près de 40% des entrepreneurs pensent à ce sujet. 

Près de 20% croient que de nouveaux tarifs s’ajouteront à ceux déjà en place ou que les tarifs actuels seront en place pour un an ou plus.

Cependant, près du quart des répondants (23%) pensent que les tarifs seront levés par les États-Unis.

«C’est la confusion la plus totale. Ça va dans toutes les directions», ajoute M. Dallaire.

Bien qu’ils soient satisfaits de la réponse du gouvernement fédéral face aux tarifs douaniers américains, les dirigeants canadiens ne dorment pas sur leurs deux oreilles.

Près de neuf dirigeants sur dix (87%) craignent que l’économie canadienne ne tombe en récession à cause de la guerre commerciale. Ils sont aussi nombreux à s’inquiéter d’une hausse marquée de l’inflation au cours des six prochains mois (86%).

Cap sur la diversification

Afin de contrer les effets néfastes des tarifs douaniers, plusieurs entreprises tentent de contourner les États-Unis pour leurs échanges commerciaux. C’est la stratégie de plusieurs PME québécoises.

Les PDG souhaitent que le gouvernement fédéral priorise la diversification des échanges commerciaux à l’international (36%) et la réduction des barrières commerciales entre les provinces (33%).

Le sondage en ligne a été effectué auprès de 201 dirigeants d’entreprises canadiens avec le panel d’affaires LEO Decision de Léger entre le 29 avril et le 5 mai. Le tout a été réalisé en collaboration avec HEC Montréal. 

Le sondage en quelques chiffres

• 68% des dirigeants réduisent ou envisagent de réduire leurs dépenses globales
• 61% reportent ou envisagent de reporter leurs investissements au Canada
• 87% craignent que l’économie canadienne ne tombe en récession à cause de la guerre commerciale
• 38% déclarent ne pas savoir ce qui adviendra des tarifs
• 36% ont procédé à des mises à pied ou envisagent de le faire.