Sondage Léger-Le Journal: Mark Carney perçu comme l’homme de la situation par les Québécois

Mark Carney est perçu, au Québec, comme le meilleur leader pour faire face aux tarifs de Donald Trump et à ses menaces d’annexion. Dans un contexte de crise, il tire son parti vers des sommets qu’il n’espérait plus il y a à peine deux mois.

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Presque deux fois plus de Québécois voient le premier ministre désigné comme mieux placé pour affronter Trump (37%) que le chef conservateur Pierre Poilievre (20%).

«C’est comme la bonne personne, avec le bon message, au bon moment», observe Jean-Marc Léger après un sondage mené pour Le Journal dans les jours précédant le couronnement de M. Carney à la tête du Parti libéral du Canada (PLC), dimanche soir.

Les libéraux reprennent espoir

Cette «lune de miel» des Québécois envers l’ancien banquier a des répercussions majeures sur les intentions de vote alors que l’élection fédérale pourrait être déclenchée avant la fin du mois.

En décembre, au Québec, les libéraux fédéraux étaient à égalité avec les conservateurs. Le Bloc Québécois, lui, raflait presque 35% du vote et se frottait les mains.

Le bouleversement est presque total: les conservateurs restent stables, le PLC consolide sa montée en flèche alors que le Bloc et le NPD déboulent des escaliers.

«Ce n’est pas normal. C’est historique. Je n’ai jamais vu une remontée aussi forte», s’exclame Jean-Marc Léger.

Il s’agit d’une remontée de sept points par rapport au sondage de février... qui affichait déjà une remontée majeure par rapport à janvier.

Il s’avère que Donald Trump est un allié politique des libéraux.

«En décembre, tout le monde voulait éliminer le gouvernement libéral et que Trudeau sorte de là. Aujourd’hui, la marque libérale est redevenue in», dit M. Léger.

Ce sentiment est renforcé par l’important soutien du public aux positions fermes d’Ottawa contre l’imprévisible président: le taux de satisfaction des Québécois envers le gouvernement Trudeau a bondi de 10% par rapport à décembre.

Du pain sur la planche

Aussi impressionnante que puisse paraître cette remontée, Mark Carney «n’est pas sorti du bois», explique le sondeur.

Le nouveau chef pourrait même déjà avoir atteint son apogée de popularité, car il a devant lui d’énormes défis qui ne le laisseront pas indemne au jour du scrutin.

Cela commence par sa gestion de la guerre commerciale qui s’ouvre.

«Ce qu’il va devoir démontrer au courant du prochain mois, c’est s’il est à la hauteur pour faire face à Trump. Le reste, c’est secondaire. On ne sait pas comment il va se débrouiller», dit Jean-Marc Léger.

Et puis, M. Carney, un néophyte en politique, devra faire campagne contre des adversaires plus expérimentés qui ne lui feront aucun cadeau.

«La réalité va le rattraper, les neuf ans de règne libéral vont le rattraper. C’est la campagne électorale qui va le déterminer.»

Méthodologie: sondage web réalisé du 7 au 10 mars 2025 auprès de 1007 Québécois de 18 ans ou plus. À titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1007 répondants est de ± 3,09%, et ce, 19 fois sur 20.