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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Sondage Léger: du changement, mais lequel et jusqu’où?

Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2025-08-20T15:30:00Z
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Le dernier sondage Léger confirme ce qui se sent si on écoute à la fois les gens autour de nous et ceux en dehors de notre cercle.

Sa victoire dans Arthabaska consolide et relance l’élan du PQ, bien placé pour former un gouvernement majoritaire dans un an.

Alternative

Les gens parlent déjà de la CAQ au passé, un remaniement n’y changera pas grand-chose, et on ne voit pas de solution de dernière minute à la Mark Carney dans l’écosystème caquiste.

Si les conservateurs d’Éric Duhaime ne peuvent gagner dans Arthabaska, taillé sur mesure pour eux, ils pourront gagner où?

QS est fini et n’ira jamais nulle part. Le choix est clair: vivoter ou donner poliment un dernier coup de balai dans l’entrepôt, avant de fermer les lumières et de mettre le cadenas dans la porte.

Un effet Pablo Rodriguez? Vraiment? Le PLQ a obtenu 9% dans Arthabaska, 8% dans Terrebonne, et reste essentiellement un parti anglophone et allophone de la région métropolitaine.

Pour retrouver des assises dans le Québec francophone, un Charles Milliard aurait sans doute été une meilleure option qu’un politicien montréalais de carrière, un trudeauiste «hardcore» qui n’aurait jamais quitté Ottawa s’il avait su que Carney viendrait sauver le mobilier libéral au dernier moment.

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Le PQ aurait cependant tort de se réjouir trop vite.

Essentiellement, il tire sa force du mécontentement à l’endroit de la CAQ, du fait qu’il est vu comme capable de gouverner avec une relative compétence, et du respect à l’endroit de son chef.

Le PLQ, seul autre parti pouvant gouverner, est encore trop associé aux années Charest-Couillard, qui ont laissé un très mauvais souvenir à beaucoup de gens.

Le problème fondamental du PQ est qu’il n’existe pas pour gouverner une province et que sa popularité actuelle a peu d’effets d’entraînement sur la souveraineté.

Les intentions de vote actuelles pour le PQ (35%) ainsi que l’appui à la souveraineté (36%) restent loin de ce qu’ils étaient à un an de sa victoire de 1994, prélude au référendum de 1995.

Mon nez politique me dit que ce 36% d’appuis en faveur de la souveraineté reflète plus la réalité que cet étonnant 44% contenu dans un sondage CROP d’il y a deux semaines, que j’aimerais examiner de près.

Les Québécois ont appris à pratiquer une astucieuse dissociation politique: on vote pour le PQ pour se débarrasser d’un gouvernement, puis on se garde la possibilité de lui dire non s’il veut faire la souveraineté.

Engagement

Le PQ peut sans doute remporter une victoire électorale, tout en maintenant son engagement de tenir un référendum.

Il n’a probablement pas le choix de maintenir cet engagement: s’il se déliait de celui-ci, Paul St-Pierre Plamondon mettrait à risque ce capital de parler-vrai auquel il doit sa force actuelle.

C’est son score, le soir du 5 octobre 2026, qui permettra de mieux apprécier ce à quoi pourrait ressembler la suite des choses.

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