Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

Sondage exclusif: les Québécois boudent la viande parce qu'elle est devenue trop chère, surtout le bœuf

Ce n’est pas par amour du tofu ou pour sauver la planète, mais pour économiser

Partager

Hugo Duchaine et Héloïse Archambault

2025-06-28T04:00:00Z
Partager

Près de 40 % des Québécois mangent moins de viande depuis cinq ans, surtout parce qu’elle est rendue trop chère et non pas parce qu’ils deviennent végans ou végés, montre un sondage.

Fini le filet mignon hors de prix? Les gros steaks tomahawk? L’odeur des barbecues fera peut-être moins saliver cet été... Une conséquence directe du prix du bœuf à l’épicerie.

39%
Pas moins de 39% des Québécois ont réduit leur consommation de viande depuis cinq ans

Pas moins de 39% des Québécois ont réduit leur consommation de viande depuis cinq ans selon un sondage de la firme Léger, mené pour Le Journal. Ce chiffre grimpe même à 49% chez les 55 ans et plus.

La principale raison invoquée (46%) est le prix trop élevé. Chez les plus jeunes (18-34 ans), où le budget est souvent plus serré, ce taux grimpe à 56%.

56%
Chez les 18-34 ans la raison principale évoquée pour la réduction de consommation de viande est le prix

Pourtant, le sondage est sans équivoque, les Québécois raffolent de la viande. Une vaste majorité des répondants (86%) disent aimer le goût. À peine 1% des gens s’identifient comme végan et 2% comme végétarien (sans poisson).

Le portefeuille parle

«On veut manger moins de viande pour que ça nous coûte moins cher, résume Éric Normandeau, stratège conseil chez Léger. L’argument économique prédomine.»

Publicité

Le Journal a recueilli plusieurs témoignages de Québécois qui ont changé leurs habitudes alimentaires pour cette raison.

«Avant, on mangeait du bœuf deux à trois fois par semaine. Maintenant [...] quand on en mange, ça se résume à du bœuf haché. Un steak pour tout le monde, c’est juste impossible», admet Martine Gendron, mère de cinq enfants à Laval.

↗︎ 70%
Depuis 10 ans, le prix du bœuf a bondi de 70% au Québec, confirme le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Comparaison intéressante: Il y a cinq ans, les répondants à un même sondage Léger disaient réduire leur consommation de viande principalement par conscience environnementale ou pour des raisons de santé. L’argument économique arrivait en troisième position, en 2020.

Attention au cholestérol

Chez les plus jeunes, l’environnement demeure un argument pour réduire la place de la viande dans l’assiette (36%). À l’opposé, la majorité (52%) des gens de plus de 55 ans réduisent leur consommation pour des raisons de santé.

«Ce sont les plus vieux qui se font dire : “attention à ton cholestérol, réduis ta consommation de viande rouge”. Tu ne te fais pas dire ça à 29 ans », poursuit M. Normandeau.

Essentiellement, le boeuf coûte plus cher à produire parce que c'est un gros animal qu'il faut élever durant plusieurs années. Selon un expert en agroalimentaire, le prix ne baissera pas à court terme et les familles deviendront de plus en plus créatives avec le barbecue.

«La tendance n’est pas près de s’inverser, elle risque même de s’accélérer», estime le professeur Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse. 

Le sondage Léger a été réalisé auprès de 1002 répondants au Québec, âgés de 18 ans et plus, du 17 au 20 avril 2025. La marge d’erreur présumée est d’environ 3%.

Publicité
Publicité