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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Sondage du Collège des médecins: 1 Québécois sur 2 s’est privé de voir un médecin

Photo ADOBE STOCK
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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-03-17T11:48:59Z
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Plus de la moitié des Québécois se sont privés de consulter un médecin dans la dernière année, révèle un sondage commandé par le Collège des médecins. 

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L’ordre professionnel des médecins québécois a demandé à la firme SOM de sonder la population ainsi que ses membres sur l’accès aux soins de santé.

Résultat, 54% des Québécois ont dit s’être privés de consulter un médecin au cours des douze derniers mois. De plus, un tiers de la population a été incapable d’obtenir un rendez-vous médical.

«La population et les médecins ont une perception très négative de l’accès aux soins de santé. La grande majorité des répondants du public (81%) et des médecins (82%) estiment qu’il est difficile d’obtenir une consultation médicale sans rendez-vous», affirme le Collège.

Ce problème d’accès a d’ailleurs poussé 26% des répondants à se tourner vers les cliniques privées.

«À titre de comparaison, lors du sondage mené en 2022, 14% des gens interrogés avaient indiqué avoir payé des frais lors de leur plus récente consultation médicale. Le coup de sonde du CMQ révèle donc une tendance à se tourner de plus en plus vers le privé pour se faire soigner», déplore le Collège.

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Encadrer le privé

Le sondage SOM mettait la table pour un webinaire organisé lundi par le Collège des médecins afin de se pencher sur la place du privé en santé.

L’ordre professionnel avait causé la surprise, l’automne dernier, en proposant d’interdire carrément aux médecins de quitter le réseau public, tout en appliquant une clause grand-père pour ceux qui l’ont déjà fait.

La proposition est survenue dans le cadre du projet de loi 83, qui viendrait imposer aux jeunes médecins un service obligatoire de cinq ans les établissements publics.

Sans aller jusqu’à une interdiction complète, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réitéré lundi son intention de mieux encadrer le travail des médecins en clinique privée.

Des amendements en ce sens seront déposés dans les prochaines semaines. «On va aller un petit peu plus loin que ce qui a été proposé dans le projet de loi 83», a confié M. Dubé dans le cadre du webinaire.

Plusieurs avenues

La ministre n’a pas voulu s’avancer sur les mesures qui seront prises. Toutefois, plusieurs avenues avaient été évoquées par les participants lors de l’étude du projet de loi 83.

On proposait notamment de limiter les va-et-vient entre le public et le privé, soit en limitant le nombre de désaffiliations possibles annuellement, soit en allongeant le temps nécessaire pour se désaffilier puis se réaffilier.

L’idée d’imposer des tarifs maximums avait également été évoquée, afin de rendre les cliniques privées moins attrayantes.

Le sondage SOM-Collège des médecins a été mené en ligne auprès de 1031 adultes québécois, du 28 février au 10 mars 2025. Les données ont été pondérées pour refléter la population. La marge d’erreur maximale pour l’ensemble des répondants est de 3,6%.

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