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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Son métier est de réparer les paniers d’épicerie: «Ils sont négligés et garrochés dans les enclos»

L’homme n’a jamais chômé depuis 20 ans tellement les affaires sont payantes pour lui.

Photo Francis Halin
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-07-05T04:00:00Z
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Après un retour aux études où il a appris le métier, un Québécois répare les paniers d’épicerie démantibulés par les clients pressés des supermarchés.

«Les paniers sont négligés et garrochés dans les enclos», raconte Erik Langguth, président de ESDA. «On change leurs roulettes. On fait la peinture. On change les poignées pour éviter que les clients se coincent.»

«Les déneigeuses les brisent souvent l’hiver avec les intempéries. On les entretient au printemps et à l’automne», ajoute-t-il.

La vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille pour Erik Langguth.

«C’était compliqué»

Comme bien des garçons, ce n’était pas facile pour lui à l’école.

«La polyvalente, c’était aussi compliqué. Je suis finalement allé faire le cours de soir en électromécanique. Je l’ai eu dur, mais faut pas lâcher», pousse-t-il.

C’est le Centre de formation professionnelle Pierre-Dupuy qui lui a ouvert des portes.

Il a choisi l’électromécanique, et ne l’a jamais regretté depuis.

«On parle toujours du cégep et de l’université. C’est bien assez pour décourager n’importe qui. Un bon électromécanicien fait plus de 100 000$ [par année]», lance Erik Langguth.

Grâce à ce métier, il répare les machines automatisées et les moulins à viande des supermarchés. Il change les roulettes. Il graisse les équipements.

C’est d’ailleurs à force de côtoyer les marchés d’alimentation qu’il s’est mis à réparer des paniers d’épicerie.

Le père de deux enfants raconte avoir bâti sa PME une pierre à la fois.

«C’est mon bébé»

Après avoir travaillé sur le plancher de l’usine, il a fait le saut. Il s’est acheté une remorque et un camion.

«J’ai tout bâti ça tout seul. Je n’ai pas eu une cenne de personne. Mon entreprise, c’est mon bébé», lance avec fierté l’entrepreneur de la Montérégie.

Il n’a jamais eu besoin de faire de publicité tant les besoins sont criants.

Depuis, il sillonne patiemment les stationnements de la Rive-Sud de Montréal.

Alors que plusieurs en arrachent financièrement, Erik Langguth remercie la vie de lui avoir donné un métier qui lui permet de vivre plus que dignement.

En entrevue au Journal, il dit en voir chaque jour de toutes les couleurs.

Il s’attriste de voir qu’à certains endroits «les gens ont moins de voitures et utilisent les paniers d’épicerie pour amener leur commande à leur domicile».

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