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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Son cousin américain détenu aux douanes en revenant de Montréal: un Québécois a peur d’aller aux États-Unis

Son cousin raconte avoir été traité «comme un animal» par les douaniers américains même s’il est citoyen... et avocat

Bachir Atallah, un avocat américain, dit avoir été détenu à la frontière en revenant d'un séjour pour visiter son cousin dans le Grand Montréal. Il lance une message aux Canadiens qui veulent aller au Sud.
Bachir Atallah, un avocat américain, dit avoir été détenu à la frontière en revenant d'un séjour pour visiter son cousin dans le Grand Montréal. Il lance une message aux Canadiens qui veulent aller au Sud. Photo fournie par Bachir Atallah
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-04-23T04:00:00Z
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Un Montréalais dont le cousin américain aurait été détenu sans raison par les douaniers à son retour au pays craint maintenant de voyager aux États-Unis.

• À lire aussi: Un citoyen américain détenu après un séjour au Canada

«On ne croyait pas que ça pouvait arriver à quelqu’un et, lui, il est américain. Nous, on est canadiens, donc ça peut être pire même», s’inquiète Merched Fakhry.

Le Montréalais qui travaille dans un vignoble de Laval est le cousin de Bachir Atallah, un avocat américain qui fait les manchettes de médias américains et internationaux depuis quelques jours pour avoir été détenu à la frontière.

Le 12 avril dernier, M. Atallah et sa femme, Jessica, revenaient d’un séjour dans la région de Montréal pour visiter la famille lorsqu’il a été menotté et placé dans une cellule pendant plusieurs heures par les douaniers américains.

Bachir Atallah, Merched Fakhry Nayla Fakhry et Jessica Atallah (femme de Bachir).
Bachir Atallah, Merched Fakhry Nayla Fakhry et Jessica Atallah (femme de Bachir). Photo fournie par Merched Fakhry.

Jetés dans des cellules

«Ils m’ont tordu le bras. J’ai été séparé de sa femme, qui était dans une autre cellule. J’avais peur.  On ne m’expliquait pas ce qui se passait», a confié au Journal M. Atallah.

Le résident du New Hampshire, toujours ébranlé par les événements, affirme que les agents ont «infligé volontairement de la détresse émotionnelle» à sa femme et lui.

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«On a demandé des manteaux et ils nous ont donné des couvre-tables en plastique. Ma femme leur demandait où j’étais et ils disaient qu’ils ne savaient pas de qui elle parlait. C’était très angoissant.»

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

L’Américain dit avoir été obligé de montrer le contenu de tous ses appareils, dont ses courriels professionnels protégés par le privilège du secret professionnel de l'avocat, pour qu’on le laisse partir.

Il affirme qu’il n’a jamais pu savoir pourquoi les autorités l’ont ciblé et détenu. L’homme originaire du Liban ne peut s’empêcher de penser que son nom à consonance arabe y est pour quelque chose.

«C’est une chose de sélectionner quelqu’un pour une inspection plus approfondie, mais ça en est une autre de le traiter comme un animal», se désole-t-il.

Merched Fakhry et sa femme Nayla Fakhry.
Merched Fakhry et sa femme Nayla Fakhry. Photo fournie par Merched Fakhry.

«Ça nous inquiète à 100%»

Le récit de M. Atallah s’ajoute à une série d’histoires d’horreur avec les autorités frontalières américaines depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

«Ça nous inquiète à 100%. On ne croyait pas que ça pouvait arriver à quelqu’un et, lui, il est américain, avocat et connaît ses droits. Nous, on est canadiens, donc ça peut être pire même», angoisse son cousin québécois Merched Fakhry.

Ce dernier se demande d’ailleurs à quoi s’attendre pour son voyage à New York prévu au cours des prochaines semaines.

«C’est nouveau comme sentiment. J’ai voyagé plusieurs fois en voiture ou en avion, et ça a toujours bien été», poursuit M. Fakhry.

Bachir Atallah, qui redoute maintenant chaque passage à la frontière, croit que son histoire doit servir d’avertissement aux Canadiens.

«Les Canadiens qui vont aux États-Unis doivent s’attendre à être sélectionnés pour être fouillés, et même à plus», soutient-il.

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