Son ami tiré dans les genoux par les Russes
TVA Nouvelles
Kyïv s’éveille tranquillement et ses liens avec la Russie s’effacent un peu plus chaque jour. La Ville a commencé la démolition d'un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie.
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Les deux figures de cette statue de huit mètres de haut représentent un travailleur russe et un travailleur ukrainien tenant ensemble dans les mains un symbole soviétique avec l'inscription «amitié entre les peuples».

Une grue a amassé les pièces de bronze devant notre lentille. Elle avait été installée à l'époque soviétique en 1982 pour commémorer la réunification de la Russie et de l'Ukraine.
«Ça devait être fait», explique l’opérateur de la grue.

«Ça me réjouit de voir ça, bon débarras», déclare un homme dont la sœur réside à Toronto.
Attention aux mines
Beaucoup de mouvements militaires ont été constatés autour de Kyïv, mercredi.
Le terrain est miné par endroit. Notre journaliste Félix Séguin et son caméraman Yani Massé, doivent faire preuve de prudence.

Même si la vie semble avoir repris, les Ukrainiens de Kyïv n’excluent pas une nouvelle attaque russe et restent vigilants : sacs de sable, blocs de béton, tout en place pour se défendre, s’il le faut.

Notre équipe prend la direction de Irpin, située à une trentaine de minutes au nord-ouest de Kyïv. Difficile de s’y rendre avec les routes éventrées par les tirs d’obus.

Notre envoyé spécial arrive à Irpin en même temps que les enquêteurs des procureurs de Kyïv. Ils veulent y documenter de possibles crimes de guerre; l’attaque russe y a été sans merci.
Alexander, un citoyen nous fait entrer gracieusement dans son logement partiellement détruit.

«Quand la première attaque est survenue, ma femme m’a réveillée» raconte-t-il. «J’ai compris toute suite que la guerre était commencée. Des morts partout... Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce que j’ai vu.»
Misère extrême
Les attaques n’ont pas laissées que des morts et des blessés, mais des gens qui vivent non pas seulement dans la pauvreté, mais dans l’indigence et la détresse depuis des semaines.

Alexander habite toujours son immeuble qui n’a plus d’eau, ni électricité. Il a peu à manger.
«Dieu les jugera», dit-il en parlant des forces russes.

Les Russes ne se sont pas seulement contentés de bombarder les immeubles de civils, ils ont aussi forcé leur entrée en y lançant des grenades, avant de prendre en otage les gens qui y habitaient.

Serguei, un sexagénaire que nous avons rencontré était chez lui lorsque les militaires russes sont arrivés.
Tiré dans les genoux
«Ils m’ont menotté et couché au sol après avoir fait exploser la porte de mon appartement avec une grenade», raconte-t-il.

Il a été fait prisonnier chez lui, son ami a eu moins de chance. On lui a tiré dans les genoux.
L’ampleur de la dévastation est profonde. «L’Ukraine vaincra, soutient Serguei», tout en bénissant Dieu de lui avoir permis de raconter son histoire.

Le gouvernement ukrainien estime les dommages à 500 milliards de dollars. Immeubles, routes, aéroports seront reconstruits, a promis Volodymyr Zelensky.
Écoutez la chronique de Guillaume Lavoie au micro de Mario Dumont sur QUB Radio: