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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Une victime d'agressions sexuelles fait condamner son agresseur en l’enregistrant

L’agresseur Marco Corriveau s’est amené avec ses effets personnels pour entendre le verdict jeudi après-midi au palais de justice de Laval.
L’agresseur Marco Corriveau s’est amené avec ses effets personnels pour entendre le verdict jeudi après-midi au palais de justice de Laval. Photo Pierre-Paul Poulin
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Jonathan Tremblay | Le Journal de Montréal

2022-03-25T11:39:23Z
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Une victime d’agressions sexuelles a réussi à faire déclarer coupable l’homme qui l’a manipulée pendant des années grâce à des enregistrements audio de conversations datant d’une décennie.

«Ç’a tout changé», a suggéré jeudi la jeune femme de 26 ans lorsque questionnée sur l’importance des enregistrements audio dans la preuve de la poursuite.

«C’était pas pour le piéger. Il me jouait tellement dans la tête. Je savais pas si j’avais raison de me sentir comme ça. Je voulais réécouter plus tard», a expliqué la victime de Marco Corriveau, dont l’identité est protégée par un ordre de la Cour.

Corriveau a fait évoluer une relation de confiance et d’autorité auprès de la jeune fille en une relation d’abus, de 2009 à 2014, en Abitibi-Témiscamingue et sur la Rive-Nord de Montréal.

Au début des faits, elle avait 14 ans et lui 41 ans.

C’est en 2018 que la jeune femme a décidé de porter plainte, un choix dont elle s’est dite fière. Elle a ressorti de vieilles bandes audio de conversations avec Corriveau, datant de 2013, pour appuyer sa version des faits.

Manipulation

«Il [en] ressort de façon évidente que l’accusé manipule la plaignante afin qu’elle banalise les relations sexuelles qu’ils ont ensemble pour qu’elle accepte à continuer à en avoir», a affirmé la juge Kathlyn Gauthier.

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Annie Roy, Avocate
Annie Roy, Avocate Photo courtoisie

«Comme l’a indiqué la juge, c’est venu corroborer la version de la victime», souligne Me Annie Roy, procureure de la Couronne, satisfaite du verdict.

L’homme de 54 ans a pris le chemin de la prison immédiatement, jeudi, après avoir été déclaré coupable d’incitation et d’attouchements sexuels sur une mineure de moins de 16 ans alors qu’il était en situation d’autorité, ainsi que d’agressions sexuelles, au palais de justice de Laval.

En plus de l’avoir agressée sexuellement à plusieurs reprises, Corriveau, qui se décrivait comme un «coach de vie», faisait porter l’odieux de ses abus à la jeune.

Photo Pierre-Paul Poulin
Photo Pierre-Paul Poulin

Il la manipulait notamment en l’injuriant, la fournissait en alcool et en cannabis et l’empêchait d’avoir un copain ou encore d’obtenir son permis de conduire.

À un moment, il l’a même incitée à se toucher alors qu’il la filmait. Elle avait cependant refusé au dernier moment.

Puis, Corriveau est allé jusqu’à dire à sa victime qu’il jugeait avoir «quand même de la classe d’avoir arrêté» de l’agresser sexuellement quand elle le lui a demandé, mais cela en soutenant que leur relation ne tenait pas de l’abus.


Les observations sur la peine devraient être entendues à la fin mai.

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