Soldats formés à la vitesse grand V pour prêter main-forte: «Ils viennent neutraliser tout ce qui pourrait être rallumé»
«C’est rafraîchissant de pouvoir aider ton monde, ta population, ta communauté», a mentionné Richard Bernatchez, commandant de la force opérationnelle de la Côte-Nord

Laurent Lavoie
SEPT-ÎLES | Les soldats de l’armée canadienne qui enfileront des équipements de protection dans le but d’«achever» les incendies sont formés à la vitesse grand V, à Sept-Îles, pour être catapultés au front.
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«C’est sûr qu’on apprend en accéléré, mais c’est classique, on est habitué, assure calmement le soldat Jean-Simon Chamberland, abordé par Le Journal alors qu’il manipulait un long boyau d’arrosage de pompier. On est excité de voir les challenges qui s’en viennent.»
Le jeune homme de 20 ans faisait partie des dizaines de militaires rassemblés à la Station récréotouristique Gallix, située à environ 35 km au sud de la ville de Sept-Îles. Ils y apprenaient, lundi, les rudiments du métier de pompier forestier pour venir en aide aux sapeurs actuellement au front.

Divers instructeurs étaient à l’œuvre pour que ces soldats sachent autant manipuler un boyau qu’éteindre de la matière qui brûle, avec ou sans eau.
Le temps est compté: «Je sais que je parle vite durant la formation, on commence à être tight [dans l’horaire]», pouvait-on entendre dire l’une des responsables.
Achever
Si une telle formation était destinée à la population générale, elle s’étalerait sur deux jours, mentionne Steve Noiseux, sergent major aux champs de tir et des secteurs d’entraînement à Valcartier et à Farnham.
Or, compte tenu des connaissances de base des militaires, elle est réduite de moitié. Les soldats apprennent par exemple à faire l’«extinction» de certains points chauds.

«Ils viennent achever. Ils viennent neutraliser tout ce qui pourrait être rallumé, explique le sergent major Noiseux. Ça permet à la SOPFEU de déployer ses combattants vers d’autres feux.»
En plus des séances qui ont lieu à Gallix, d’autres troupes sont aussi formées à la base de Valcartier.

Mentionnons qu’en raison de la rareté des équipements nécessaires, le déploiement des soldats pourrait être ralenti.
«Des magasins au Québec qui vendent du stock pour les feux de forêt, il n’y en a pas des tonnes, résume Steve Noiseux. D’habitude, c’est durant l’hiver qu’il faut que tu achètes ton équipement pour la saison qui s’en vient.»
Leur patelin
Néanmoins, d’être sur le point de venir en aide à la population québécoise est quelque chose de gratifiant pour les soldats.

«C’est rafraîchissant de pouvoir aider ton monde, ta population, ta communauté, plutôt que d’aller servir à l’étranger dans des pays qui vivent des difficultés», a mentionné Richard Bernatchez, commandant de la force opérationnelle de la Côte-Nord.
«Il y a des gens que j’ai dû empêcher dimanche soir d’aller coucher à la maison chez eux à Sept-Îles, il y a des gens que c’est leur patelin», ajoute-t-il.