Soirée intime avec Roch Voisine

Frédérique De Simone | Agence QMI
Avec une simplicité apaisante, Roch Voisine a présenté l’un des derniers concerts de sa tournée «Americana Light» dans la métropole, mercredi soir, au Cabaret du Casino de Montréal.
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En formule acoustique (sans batterie), soutenue par un ensemble de cordes (guitares, «pedal steel» et contrebasse), le chanteur y a revisité le répertoire country-folk d’antan avec lequel il a embrassé le concept «Americana», il y a 12 ans. Concept qui lui a permis d’enregistrer une trilogie d’albums successivement lancés en 2010 et 2011, dont l’idée de base avait été formulée par sa compagnie de disque en France.
Parfois installé à son tabouret une guitare sèche à la main, parfois debout à rigoler avec les premières rangées du parterre, le Néo-Brunswickois a opté pour la douceur sur «Always On My Mind», «Free Fallin'» - qui a su mettre en valeur le grain de sa voix et ses habiletés vocales dans les hautes -, mais aussi «Heart Of Gold» - pour laquelle il avait sorti son harmonica - et «That's How I Got To Memphis».

Pour «Crazy» de Patsy Cline, il a sorti le jeu «crooner», y allant de quelques pas de danse, de clin d’œil et de sourires en coin lancés à la volée aux dames qui scandaient son nom à l’occasion.
Les lumières chaudes - jamais trop fortes ni trop nombreuses - et le bois de grange qui habillait le fond de la scène ont renforcé l’impression d’être dans un cocon, ou près du feu avec le chanteur. Il s’est d’ailleurs dégagé de cette soirée une ambiance de convivialité, où les harmonies vocales du chanteur, des quatre musiciens et d’une choriste ont créé des moments magiques, notamment sur «Seven Bridges Road» et «California Dreamin'» en début de concert.
Ne boudant pas son plaisir, la salle s’est montrée tantôt captive, tantôt très réactive, accueillant chaleureusement «Ring Of Fire» de Johnny Cash, «Suspicious Minds» d’Elvis, ou encore «Take Me Home, Country Roads» de John Denver. Le public du Cabaret s’est aussi permis de lancer quelques «Je t’aime» et «Vas-y mon Roch» entre les chansons. Décidément, la soixantaine n’a aucunement affecté le charisme foudroyant du chanteur qui arborait une courte barbe grisonnante sur sa mâchoire saillante.
Partageant un peu de l’histoire derrière les succès qu’il s’est amusé à reprendre, Roch Voisine a aussi joué «Mille après mille», se rappelant l’époque du «Ranch à Willie», et sur laquelle la salle s’est spontanément mise à chanter tout en tapant des mains. Sans oublier la pièce «City of New Orleans» de Steve Goodman devenue «Salut les amoureux» dans la bouche de Joe Dassin.

Aujourd’hui, sur ses derniers milles, «Americana» se décline également en une version plus musclée, prévue pour les festivals. Roch Voisine en a d’ailleurs donné un avant-goût en fin de concert, dérogeant de la formule acoustique réservée aux salles.
Une batterie a été rapidement installée sur la scène par les musiciens au début du rappel, juste à temps pour «Pretty Woman». Un numéro qui n’est certainement pas passé dans l’oreille d’un sourd; une bonne partie du parterre a d’ailleurs bondi de son siège dès les premières notes de la chanson, se dandinant tout en tapant des mains et en fredonnant les paroles.
Le groupe a ensuite poursuivi avec «Johnny Be Goode», donnant carrément des airs de fêtes rock des années 1950, tranchant avec le reste de la soirée.