Soirée gênante au match des Capitales: je ne suis pas fier de ma ville

Jean-Nicolas Blanchet
Le match des Capitales de Québec s’est terminé abruptement samedi soir, en 5e manche, parce que... les lumières flambant neuves ne fonctionnaient plus.
Ce n’était pas le quart de finale du tournoi de balle-molle de Saint-Alban. C’était un match professionnel.
L’arbitre derrière le marbre est un ancien des ligues majeures.
Le lanceur des visiteurs, Arlo Marynczak, un jeune monstre de 6 pieds 7 pouces qui trime dur pour aller dans le baseball affilié avait un match sans point ni coup sûr.
Mais non, il s’est mis à pleuvoir et les nouvelles lumières au led n’ont pas l’air d’aimer l’eau.

C’est incompréhensible. L’éclairage au stade Canac a pourtant été remplacé la semaine dernière. Dimanche en fait. Deux jours avant le premier match.
Et ç’a été le calvaire toute la semaine. Les lumières clignotent et ferment n’importe quand.

Les tours de lumières ne sont pas assez hautes, donc ça éclaire mal les estrades et l’abri des joueurs.
Quand les joueurs ne voient pas la balle
Les lumières de secours ont dû être allumées depuis le début de la saison pour aider les spectateurs et les joueurs à mieux voir ce qui se passe.
Un gérant adverse s’est plaint plus tôt cette semaine.
Les voltigeurs peinent à voir la balle. Un joueur des Capitales a même échappé un ballon... qu’il n’a jamais vu.
Et la goutte qui fait déborder le vase, c’est ce match interrompu en 5e manche samedi, devant 2500 personnes.
C’est la Ville de Québec qui était responsable du remplacement de l’éclairage et de la sonorisation au stade Canac. La Ville a décidé d’investir 20 M$ sur plusieurs années pour rénover le stade.
Les deux premières étapes, c’était l’éclairage et la sonorisation. Ça part plutôt mal.
Au match d’ouverture, le système de son a planté en plein milieu de la présentation des joueurs.
On parle de 2,4 M$ en argent public pour la sonorisation et l’éclairage.
C’était donc la Ville qui était imputable de ces travaux, et non les Capitales.
Le président des Capitales, Charles Demers, était loin d’afficher sa bonne humeur habituelle samedi soir.
« Honnêtement, je suis déçu. C’est gênant pour les spectateurs, pour l’autre équipe, pour la ligue (...) Vendredi prochain, on risque d’avoir notre première soirée à guichets fermés et je m’attends à ce que la Ville trouve une solution rapidement », m’a-t-il lancé.
À la dernière minute
Il explique que son directeur général, au téléphone avec l’entrepreneur, se demandait s’il devait changer des fusibles dans la boîte électrique pour sauver la soirée.
Le président ajoute que les Capitales investissent aussi dans le stade.
« On a promis un nouveau tableau indicateur, on a livré. On a promis des rénovations sur la terrasse, on a livré », ajoute-t-il, laissant entendre que la Ville n’a visiblement pas livré ce qu’elle devait avec l’argent public.
Demers peine à comprendre également que le système d’éclairage ait été remplacé deux jours avant le premier match.
« On n’était pas alarmiste, car ça devait être OK pour le match d’ouverture. Mais il n’y pas eu de temps pour faire des tests », explique-t-il.
Ce problème municipal annulera aussi l'ouverture du baseball mineur à Québec pour les 11 ans et moins dimanche, alors que le terrain du stade Canac, comme souvent les weekends, devait être divisé en trois petits terrains. La remise de la fin du match de samedi soir forcera donc une reprise à la place du baseball mineur.
La bonne nouvelle, c’est que si les lumières ont pu être installées en une journée, en installer d’autres qui résistent à l’eau ne devrait pas prendre une éternité.