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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Soccer: la FIFA donne 100% raison à cette Québécoise

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Philippe Asselin

2023-08-16T11:00:42Z
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Flouée par un club hongrois, la joueuse de soccer québécoise Natasha Tcheki-Jamgotchian a obtenu réparation après une audience avec la FIFA.

La défenseure centrale s’était jointe au Puskas Akademia FC en septembre 2021. À son premier match, elle a subi une déchirure ligamentaire à un genou et l’équipe l’a complètement abandonnée. Elle ne lui a offert aucun soutien médical et a refusé de lui verser son salaire.

Quelques semaines plus tard, Tcheki-Jamgotchian a décidé de raconter son histoire sur ses réseaux sociaux et à l’auteur de ces lignes.

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Une coéquipière l’a ensuite mise en contact avec l’avocat brésilien Victor Targino. Après analyse de la documentation, il a pris son dossier en charge et l’a présenté à la FIFA.

L’exercice a porté fruit, parce que la fédération a donné raison sur toute la ligne à Tcheki-Jamgotchian. Elle a donc obtenu la totalité du salaire qui lui était dû, en plus du remboursement de l’entièreté des frais médicaux qu’elle a déboursés en lien avec son opération et sa remise en forme.

«Je n’ai pas fait ça pour l’argent, a d’emblée lâché la femme de 27 ans. Je voulais simplement que l’équipe ne fasse pas vivre ça à une autre joueuse. Comme athlète féminine, pendant que le soccer féminin devient de plus en plus gros, je trouvais que c’était de ma responsabilité d’aller au bout de ça.»

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«Quand j’ai partagé mon histoire, il y a tellement d’athlètes qui m’ont contactée pour me raconter des situations similaires leur étant arrivées.

«Elles étaient plusieurs à me dire qu’elles regrettaient de n’avoir rien fait. En allant au bout de tout ça, je voulais démontrer que les ressources existent et qu’il faut les utiliser.»

Validée

Si la conclusion de l’enquête s’est avérée positive pour Tcheki-Jamgotchian, replonger dans ce moment difficile de sa vie n’a pas été particulièrement plaisant. Le Puskas Akademia FC en a d’ailleurs profité pour la traîner dans la boue.

«En gros, l’équipe s’est défendue en disant à la FIFA que j’étais une menteuse. Ce fut difficile pour moi, parce que ça me renvoyait au sentiment d’injustice que j’avais précédemment vécu.»

L’organisation hongroise n’a cependant rien fait de plus.

«Le club n’a envoyé aucune preuve pour soutenir son affirmation. Mon avocat m’a dit que ça servait bien notre cause, car cela prouvait à la FIFA qu’il était dans le tort.»

La décision en faveur de Tcheki-Jamgotchian lui a permis de se sentir écoutée et reconnue.

«Je me sens validée, a affirmé celle qui a grandi dans l’Ouest-de-l’Île. Ça prouve que ce que j’ai vécu était vraiment une injustice.»

«Nous avons obtenu la confirmation que ce club a fait quelque chose de répréhensible et qu’il va y penser deux fois avant de le refaire.»

Le Puskas Akademia FC n’a pas contesté la décision et s’y est plié, évitant ainsi de se voir interdire l’embauche de joueuses internationales par la FIFA.

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