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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Sobriété ministérielle: la fausse promesse de Mark Carney

Photo AFP
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Photo portrait de Marc-André Leclerc

Marc-André Leclerc

2025-05-14T19:30:00Z
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Le 14 mars dernier, fraîchement élu chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney a nommé son tout premier Conseil des ministres.

L’ancien gouverneur de la Banque du Canada voulait envoyer un message clair: il allait faire les choses autrement. Finis les cabinets surdimensionnés, place à une équipe restreinte, efficace et sans fla-fla.

Deux mois plus tard, c’est une autre histoire.

Ainsi, cette sobriété n’était qu’un mirage. À peine la cérémonie d’assermentation commencée, le voile est tombé: le gouvernement Carney compte en réalité 38 membres, soit 28 ministres et 10 secrétaires d’État.

Encore plus que Trudeau

On peut bien jouer sur les mots, mais dans les faits, ces secrétaires d’État occupent des fonctions ministérielles. Ils ont droit à leur bureau, leur cabinet, leur personnel, leur limousine. Bref, tout l’attirail d’un ministre en bonne et due forme.

Pour mettre les choses en perspective, Justin Trudeau comptait 30 ministres lors de sa première formation de cabinet en 2015, incluant les ministres qui avaient des rôles de second plan.

Stephen Harper, lui, en 2006, avait un cabinet plus modeste avec 24 membres incluant les ministres d’État. Avec ses 38 membres, Mark Carney dépasse ses prédécesseurs. Nous sommes loin de la «sobriété» promise.

Une fausse nouveauté

Certes, 24 des 38 membres de cette équipe ministérielle sont de nouveaux visages.

Mais là encore, il faut nuancer: la majorité des ministres influents (Mélanie Joly, Dominic LeBlanc, François-Philippe Champagne, Steven Guilbeault, Chrystia Freeland, Sean Fraser et David McGuinty) occupaient déjà des rôles clés dans le gouvernement de Justin Trudeau.

Le renouveau promis ressemble davantage à un simple changement d’étiquette. Alors, si Mark Carney veut vraiment incarner un changement, il devra en faire la démonstration rapidement en prenant des décisions qui vont détonner de son prédécesseur.

Car pour l’instant, à part le nom du chef, ce gouvernement a un sérieux parfum de réchauffé.

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