Sobriété énergétique: Québec doit aider les consommateurs et les riches doivent payer, plaident les partis d’opposition

Nicolas Lachance
Afin qu’ils ne soient plus les «derniers de classe», le gouvernement Legault doit aider financièrement les Québécois pour éviter qu'ils ne continuent à gaspiller l’énergie, plaident les oppositions. Les riches devront faire leur part, ajoutent-ils.
«Les gens consomment trop, mais je n’ai vu aucun plan du gouvernement qui a été mis de l'avant pour encourager les gens à vraiment consommer moins», a affirmé le porte-parole libéral en matière d’énergie, Gregory Kelley.
Il réagissait au dossier de notre Bureau parlementaire sur l’avenir énergétique du Québec dans lequel le ministre Pierre Fitzgibbon a été catégorique: les Québécois sont «vraiment les derniers de classe» en matière de consommation responsable.
Hydro-Québec souhaite que les gens «consomment moins» et «aux bons moments».
Les libéraux comme les autres partis d’opposition de Québec critiquent toutefois l’absence de mesures gouvernementales pour soutenir les citoyens dans cette transition énergétique et l’absence d’une politique énergétique québécoise.
«Dans le budget, il n’y a rien pour le citoyen ordinaire pour les encourager à changer leur fenêtre, pour mieux isoler leur maison. [...] Parce que ce n’est pas tout le monde qui peut investir pour faire ces changements-là.»
Protéger les vulnérables
Le solidaire Haroun Bouazzi signale que sa formation est en faveur de la sobriété énergétique, mais estime que ce n’est pas les personnes au bas de l’échelle qui devront payer pour cette transition.
«La sobriété de qui? On ne peut pas demander le même effort à tout le monde. Il y a des gens qui vont devoir consommer moins et pour nous ça ne peut pas être ceux qui sont en bas de l'échelle, évidemment», a-t-il déclaré. «Moi je pense aux personnes retraitées qui ont fini de payer leur maison et qui ont une retraite de misère. Ils ne pourront pas payer pour pouvoir changer les fenêtres.»
Le député affirme que le projet de loi pour s’attaquer aux passoires énergétiques du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, manque d’ailleurs «terriblement» d’ambition, ne touchant que 25% du secteur résidentiel.
Tarifs à revoir
M. Bouazzi affirme aussi que les 1% des plus riches devront «payer plus» cher les tarifs. Ces derniers consomment parfois plus de 50 000 kilowattheures par année, selon Hydro-Québec, alors que la classe moyenne utilise 20 000 kWh.
Le porte-parole en matière d’énergie pour le Parti Québécois abonde dans le même sens. Il faut «cibler les grands consommateurs et protéger les personnes les plus vulnérables», signale Pascal Paradis.
La tarification dynamique et différée est un incontournable, selon lui.
«Si tu vas dans ton spa à 8h le soir en pleine période de pointe, parce que toi tu as le goût d'aller dans ton spa, bien il faut trouver de plus en plus le moyen de cibler ces grands consommateurs, même résidentiels, et faire en sorte qu'on protège les personnes moins aisées, pour qui la tarification doit demeurer avantageuse».