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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Tentative d'assassinat: le suspect accusé de «tentative de meurtre» contre le premier ministre slovaque

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AFP

2024-05-16T12:33:09Z
2024-05-16T15:03:05Z
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La police slovaque a inculpé jeudi un écrivain septuagénaire présenté comme un «loup solitaire» au lendemain d’un attentat «politique» contre le premier ministre Robert Fico, qui se trouve toujours dans un état grave mais est «capable de parler». 

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Le dirigeant de 59 ans a essuyé plusieurs tirs mercredi en début d’après-midi après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie.

Transporté par hélicoptère à l’hôpital de Banska Bystrica alors qu’il se trouvait «entre la vie et la mort», il souffre de multiples blessures et a subi une opération de plusieurs heures.

«Il peut parler mais seulement pour quelques phrases», a déclaré Peter Pellegrini, son allié de longue date, après s’être entretenu «quelques minutes» avec lui. «Il est très, très fatigué. La situation est encore très critique» et «des jours difficiles» l’attendent.

  • Écoutez la revue de l’actualité commentée par Alexandre Dubé et Mathieu Bock-Côté via QUB :  
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La police a arrêté sur les lieux du crime l’assaillant présumé, un homme de 71 ans identifié par les médias slovaques comme un écrivain local.

Il est poursuivi pour «tentative de meurtre avec préméditation», a annoncé le ministre de l’Intérieur Matus Sutaj Estok, évoquant une attaque «motivée par des considérations politiques».

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«C’était un loup solitaire» qui a décidé de passer à l’acte «après les résultats du scrutin présidentiel» début avril, «dont il était mécontent», a-t-il détaillé.

Écrivain de 71 ans 

Dans la ville de Levice, d’où est originaire le tireur présumé, le club de littérature dont il faisait partie a aussitôt pris ses distances, dénonçant «une immense tragédie».

Plusieurs déclarations du suspect, auteur de plusieurs recueils de poésie, sont disponibles sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo mise en ligne il y a huit ans, il déclarait: «Le monde est plein de violence et d’armes. Les gens semblent devenir fous».

Dans la commune, des habitants confiaient leur «tristesse» devant cet acte de «violence» contre Robert Fico , comme Jaroslav Pirozak, un ingénieur de 34 ans. «Mais en même temps, c’est lui qui sème la haine et divise la société».

L'immeuble d'habitation dans lequel vit le suspect de l'attaque.
L'immeuble d'habitation dans lequel vit le suspect de l'attaque. AFP

Après être revenu au pouvoir en octobre dans ce pays de 5,4 millions d’habitants membre de l’Union européenne et de l’OTAN, Robert Fico a stoppé toute aide militaire à l’Ukraine voisine.

Sa coalition gouvernementale a par ailleurs adopté en avril un projet de loi controversé sur la radio et la télévision publique RTVS, qui a provoqué des manifestations massives.

Sidération 

L’attentat a suscité la sidération dans le monde, du président américain Joe Biden au chef d’État russe Vladimir Poutine, tous condamnant un crime «odieux».

Dans l’UE, plusieurs dirigeants ont exprimé leur «choc», à l’image d’Emmanuel Macron en France, de Giorgia Meloni en Italie ou du Hongrois Viktor Orban, un proche de Robert Fico, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La Slovaquie a déjà connu par le passé des attaques violentes dans le monde politique, notamment l’enlèvement en 1995 du fils du chef de l’État à l’époque, Michal Kovac, retrouvé en Autriche voisine.

Des soupçons sur un éventuel rôle joué dans cette affaire par Vladimir Meciar, le premier ministre slovaque de l’époque et son principal adversaire, ont persisté pendant des années à Bratislava.

Dans une autre affaire, un de ses anciens ministres, Jan Ducky, a été assassiné en 1999, devant son domicile à Bratislava 

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