Slafkovsky doit passer à une vitesse supérieure et viser 70 points

Marc de Foy
Il n’y a pas plus sévère envers Juraj Slafkovsky que lui-même. Le solide ailier gauche de 21 ans connaît ses points faibles. Il sait qu’il lui faut notamment être plus constant dans ses performances.
Cela dit, il a tout de même apporté une bonne contribution au Canadien au cours des deux dernières saisons. Ses 101 points en 161 matchs lui confèrent le troisième rang des marqueurs de l’équipe derrière ses compagnons de trio Nick Suzuki – 166 points en 164 rencontres – et Cole Caufield – 135 points en 164 matchs.
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Or, le temps est venu pour Slafkovsky de passer à la vitesse supérieure. Les décideurs de l’organisation lui ont déjà accordé leur confiance en lui octroyant une généreuse prolongation de contrat d’une valeur globale de 60,8 millions pour les huit prochaines saisons. Cette période couvre ce qui devrait être ses meilleures années dans la Ligue nationale.
Physiquement, Slafkovsky n’est plus ce joueur qui se retrouvait souvent les quatre fers en l’air à ses débuts. Sa graisse de bébé a fait place à du muscle. Son gros gabarit en fait un joueur difficile à contrer dans les coins de patinoire et devant le filet.
Il n’y a plus de questions à se poser à ce sujet.
Entre 65 et 70 points
Maintenant, comment est-ce que ça pourrait se traduire en termes de production?
Si Slafkovsky a été en mesure d’atteindre le plateau des 50 points à chacune de ses deux dernières saisons, une récolte d’au moins 60 points est envisageable pour la nouvelle campagne. Ce chiffre est une estimation réaliste. Mais le grand Slovaque possède les capacités et les alliés pour aller plus haut.
Le trio qu’il forme avec Suzuki et Caufield a totalisé 85 buts et 125 mentions d’aide pour un total de 210 points la saison dernière. Suzuki a frôlé le cap des 90 points (89), et Caufield a atteint la marque des 70 points, tout en marquant tout près de 40 buts (37).
Si les trois joueurs restent en santé et que le duo Suzuki-Caufield maintient le cap ou le surpasse, il n’est pas exagéré de penser que Slafkovsky pourrait pousser le compteur jusqu’à 65 points.
Et pourquoi pas jusqu’à 70 points?
L’équipe ne peut faire marche arrière
Après ce que le Canadien nous a montré la saison dernière, on est en droit de penser que le meilleur est à venir.
Kent Hughes n’a-t-il pas dit au tournoi de golf de l’équipe que l’édition actuelle est la meilleure qu’il a vue depuis son arrivée à Montréal en janvier 2022? Mais il a déclaré aussi que la reconstruction n’est pas terminée, donc que le produit n’est pas fini, pour reprendre ses mots exacts.
Les attentes demeurent néanmoins beaucoup plus élevées. Les joueurs devront faire la démonstration que leur participation aux séries du printemps dernier n’était pas un accident de parcours. Ils ont travaillé d’arrache-pied pour y arriver et ils devront en faire autant cette saison.
Leur expérience de la saison dernière devrait leur servir de motivation. Ils ne peuvent pas faire marche arrière. Leurs patrons ont beau dire qu’une non-qualification aux séries ne serait pas nécessairement un échec, les amateurs ne verraient probablement pas la chose de cet œil, et ils auraient raison.
Le public s’attend à ce que le Canadien continue d’aller de l’avant. Pour les partisans, les années noires sont du passé.
Au jour le jour
Toutefois, on n’est sûr de rien à ce moment-ci. Le départ de Mitch Marner des Maple Leafs de Toronto, et l’absence de Matthew Tkachuk et d’Aleksander Barkov chez les Panthers de la Floride ne changent pas grand-chose au portrait du Canadien.
Les interrogations demeurent nombreuses. Encore cette année, la saison va se vivre au jour le jour. Il y aura des hauts et des bas. Les morceaux ne sont pas tous en place. Il reste beaucoup de travail à faire.
Au moins, on peut se fier à la parole de Nick Suzuki qui, à cette date l’an dernier, prédisait une participation aux séries. Très peu de gens l’avaient pris au sérieux. Avant le retour au jeu de Patrik Laine et l’acquisition d’Alexandre Carrier, en décembre, tout le monde était déjà prêt à fermer les livres.
Le Canadien se qualifiera-t-il à nouveau pour les séries en avril prochain?
Ses chances sont bonnes, mais qu’il ne s’avise pas de commencer la saison en retard.