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L'article provient de TVA Sports
Sports

Super-G: un Canadien sacré champion du monde

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2023-02-09T13:17:29Z
2023-02-09T23:20:48Z
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Jamais James Crawford n’avait remporté une épreuve en Coupe du monde de ski alpin. Voici maintenant que le Canadien est champion du monde du super-G. Et devant l’un des ténors de la discipline, rien de moins.

À Courchevel jeudi, le skieur de 25 ans a raflé le prestigieux titre en devançant par la plus petite des marges – un centième de seconde – l’un des grands favoris de l’épreuve, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, qui s’était élancé sur la piste ultrarapide tout juste avant lui.

Au bout de la pente, l’athlète de Toronto a levé les bras dans les airs quand il a vu que son temps de 1 min 07,22 s lui avait fait prendre la tête du classement, avant de pousser un «yes!» bien senti vers la caméra qui le filmait.

Au même moment, Kilde lançait ses gants en signe de déconfiture. Le Norvégien, l’un des maîtres du super-G cette année avec ses deux titres, ne serait pas le héros du jour.

Pas plus que le Suisse Marco Odermatt, déjà couronné quatre fois cette saison, qui a fini quatrième, devant le favori local, le Français Alexis Pinturault, en retard de 0,26 s sur le champion.

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Le syndrome de l’imposteur

Non, le héros du jour allait plutôt être obscur, un héros qui, même après avoir grimpé sur la plus haute marche du podium, souffrait encore du syndrome de l’imposteur.

«Je n’y crois pas, honnêtement», a soufflé «Jack» aux médias après son triomphe.

«J'ai de la chance. Si nous descendions à nouveau [Kilde] pourrait gagner, a modestement ajouté Crawford. Il est l'un des meilleurs au monde.»

«J'ai énormément de respect pour lui. Je me sens mal de l'avoir battu, mais c'est incroyable.»

Le premier depuis Guay

Crawford est le premier Canadien à être couronné au Championnat du monde de ski alpin depuis la victoire du Québécois Erik Guay au super-G de Saint-Moritz, il y a six ans.

«Les Canadiens ont toujours été assez bons aux Mondiaux et c’est fantastique d’obtenir ma première victoire aux Championnats du monde», s’est réjoui le skieur.

«Gagner une course, c’est mon rêve de jeunesse, a-t-il reconnu. Et c’est exactement comme je l’imaginais. C’est incroyable!»

Le plus rapide au monde

Le super-G est l’une des disciplines de vitesse du ski alpin, moins rapide toutefois que la descente. Les skieurs maintiennent une vitesse d’environ 80 km/h, avec des pointes beaucoup plus rapides encore : Crawford a atteint le 115,35 km/h jeudi dans l’un des secteurs de la piste.

Et l’épreuve de jeudi était «la plus rapide du monde», a pointé Odermatt, ce qui a poussé certains athlètes, dont lui, à prendre «encore plus de risques que d’habitude».

«J’avais le sentiment d’avoir réussi une bonne course. J’ai déjà remporté des super-G cette saison avec de telles manches. Mais [jeudi], d’autres ont été plus rapides», a concédé le Suisse.

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Brutal, mais brillant

Crawford accusait du retard sur Kilde dans les deux premières portions du parcours, mais il a dominé les deux autres, ce qui lui a permis d’arracher cette victoire inattendue.

«C'est un exemple classique d'un sport brutal, mais d'un sport formidable, a pour sa part lancé le Norvégien. Ce sont de petites marges. Vous avez un gars qui n'a jamais gagné une course auparavant, il arrive et obtient une médaille d'or. C'est brillant.»

Mais si Crawford n’avait jamais remporté une course sur le circuit avant celle de jeudi, ses rivaux sentaient poindre son émergence.

Les leçons de sa tante

Originaire d’une famille d’athlètes d’élite – sa tante Judy et sa grande sœur Candace sont toutes les deux olympiennes –, le Canadien avait remporté le bronze l’an dernier au combiné des Jeux olympiques de Pékin.

Jack était aussi monté à trois occasions sur le podium en Coupe du monde l’an dernier. Mais il n’avait jamais fait mieux qu’une sixième place au super-G cette saison.

«J’ai beaucoup appris de ma famille et de ma tante, a raconté le champion. Elle a terminé à la quatrième place plusieurs fois aux Mondiaux et aux Jeux olympiques, et elle me disait : “Personne ne se rappelle les quatrièmes, donc si tu penses que tu peux gagner encore un peu de temps, fais-le.”»

Manifestement, le message a bien été reçu par Crawford, dont le nom se retrouvera à jamais dans les livres d’histoire de la discipline.

– Avec l’Agence QMI et l’AFP

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