6 faits préoccupants sur l’épidémie de VIH-Sida
TVA Nouvelles
La 24e conférence internationale du VIH-Sida bat son plein à Montréal alors que l’épidémie se poursuite de manière significative partout dans le monde.
En entrevue à LCN, le Dr Réjean Thomas qui s’est dévoué à la cause depuis près de 40 ans a relevé les enjeux complexes liés au VIH-Sida, mais qui persistent encore aujourd’hui.
1- L’épidémie fait toujours des ravages
«Il y a 5000 jeunes filles de 15 à 24 ans qui s’infectent en Afrique subsaharienne chaque semaine. [...] Le Sida fait 60 000 morts chaque mois dans le monde», explique Dr Thomas.
2- Désinvestissement dans la lutte à la maladie
Ralentie entre autres par la pandémie de COVID-19, l’épidémie se poursuit de plus belle. «On pensait éradiquer le sida depuis 2030, mais il ne semble que ce ne soit pas le cas, malgré les outils dont on dispose pour le faire [la prep, les médicaments, trithérapie, etc]. Le Dr Thomas parle de manque de volonté politique.
3- Le dépistage se fait encore [trop] tardivement
«60% des gens qui se font dépister pour le Sida n’ont jamais eu de tests antérieurs. Donc, on a de 10 à 15% de gens qui ne savent pas qu’ils ont le VIH». Les tests pour le VIH devraient se faire de manière régulière, la population mieux informée et le sujet plus discuté dans les écoles.
4- La recherche sur le Sida a aidé aux vaccins contre la COVID
Les vaccins contre la COVID ont été créés grâce à la recherche sur le VIH-Sida.
«Après 40 ans de recherche, on n’a toujours pas de vaccin contre le VIH-Sida, mais on en a plusieurs contre la COVID. Espérons que la recherche contre la COVID aidera à la recherche sur le Sida. [...] Ce sont des virus très différents. Le VIH pénètre le système immunitaire et le détruit. On se demande si on ne pourrait pas avoir des vaccins qui pourraient moduler le système immunitaire de chaque personne pour se défendre sans médicament.»
5- Le VIH mute 1000 fois par jour!
«Ça rend difficile l’accès à un vaccin, à une guérison. Le virus va se cacher dans tous les réservoirs. Dès que la personne stoppe tous ses antiviraux, quelques jours après le virus reprend le dessus.»
6- 10 à 15% des malades au Québec cessent leur médicament
«Le prix des médicaments, ce n’est pas un gros montant, parce qu’on a bon système d’assurance-maladie, mais pendant la COVID les gens ont perdu leur assurance, ont cessé leur traitement. C’est un traitement qui devrait être gratuit, ce l’est à Vancouver, ce ne serait pas si cher. Environ 17 000 personnes sont sous traitement au Québec», conclut Dr Thomas.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***