Situation «très préoccupante» à Puvirnituq: 60 000 litres d’eau potable envoyés depuis vendredi, selon le ministre Lafrenière
En entrevue avec «Le Journal», le ministre Ian Lafrenière a fait le point sur la crise qui frappe Puvirnituq


Laurent Lavoie
Pas moins de 60 000 litres d’eau potable ont été distribués d’urgence depuis vendredi à Puvirnituq, un village du Nord québécois aux prises avec une pénurie majeure depuis la mi-mars.
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«Des solutions miracles, il n’y en a pas. Ce sont des conditions difficiles, et je veux le rappeler, de l’eau, il y en a. C’est juste la distribution de l’eau qui est difficile», a affirmé en entrevue avec Le Journal Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit.
Une importante crise frappe plusieurs villages du Grand Nord, et en particulier Puvirnituq, qui compte quelque 2000 âmes, depuis la mi-mars. Une conduite d’eau a gelé lors d’un épisode de blizzard et de froid extrême vers la mi-mars, empêchant les camions de s'approvisionner directement dans le village.
Depuis, les résidents doivent limiter leurs douches et faire fondre de la neige pour s’approvisionner.

Des camions-citernes sont envoyés à l’extérieur du village pour récupérer de l’eau. Trois sur cinq sont fonctionnels.
On prévoyait des mois avant une réparation, mais selon les informations relayées au ministre Lafrenière, la conduite majeure pourrait être «restaurée» dès cette semaine.

Évacuation
«La prise d’eau est déjà à l’extérieur du village. C’est juste qu’il y avait un gros tuyau qui prenait l’eau, qui l’amenait de la station de pompage jusqu’à l’usine pour que ce soit livré dans les résidences», a détaillé M. Lafrenière.
«[Les autorités locales] allaient pomper de l’eau sur le lac, mais le problème, c’est que la route pour se rendre jusque-là devenait difficilement accessible», a expliqué le ministre.

Qualifiant la situation de «très préoccupante», il convient qu’un «post-mortem» en compagnie des autorités régionales sera nécessaire pour se «poser les vraies questions».
À des fins de sécurité, 27 personnes hospitalisées ou des aînés en hébergement ont aussi été évacués de ce village situé à plus de 1600 km de Montréal.
Une cellule de crise a aussi été formée la semaine dernière, et depuis vendredi, des dizaines de milliers de litres d’eau ont été envoyés par avion.
Pire printemps
Or, un incendie a fait rage samedi en après-midi, réduisant une résidence en miettes.
«Les efforts pour lutter contre l’incendie ont été entravés par des conditions [météorologiques difficiles], des vents violents et une quantité d’eau limitée», a mentionné, dans une déclaration au Journal, la mairesse, Lucy Qalingo.

L’état d’urgence a été déclaré au courant du week-end.

D’après le ministre Lafrenière, au moins trois autres villages du Nunavik ont été victimes de troubles d’approvisionnement semblables dans les derniers mois.
«C’est un des pires printemps qu’on a vécus», a-t-il soutenu.
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