Site clandestin de vélo de montagne à Cap-Rouge: fermeture immédiate au grand dam des usagers
Le démantèlement devrait débuter dans la deuxième semaine de mai


Dominique Lelièvre
Malgré la mobilisation de nombreux amateurs, la Ville de Québec ira de l’avant avec le démantèlement du réseau informel de sentiers de vélo de montagne connu sous le nom de La Marmota, à Cap-Rouge.
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«Il n’y a pas de surveillance du site, n’importe qui peut venir et vous remarquerez que les “jumps” sont vraiment pour des experts. Donc on a décidé, pour la sécurité des gens et pour ramener le terrain à son niveau naturel, d’intervenir», a expliqué le directeur des relations publiques à la Ville de Québec, François Moisan, vendredi.
La fermeture du lieu, accessible à partir du boulevard de la Chaudière, est immédiate et la Ville effectuera une surveillance, a avisé le porte-parole.

De l’affichage devait être installé dès vendredi après-midi pour en interdire l’accès.
Le démantèlement des installations de vélo de montagne devrait débuter dans la deuxième semaine de mai. L’objectif est de ramener le terrain à son état naturel et possiblement d’y permettre des activités comme la marche.
«On est en train d’évaluer ça, mais juste le démantèlement, on parle entre 50 et 100 000$», a avancé M. Moisan.
Déception
L’activité de presse, qui avait été organisée à même le site, n’est pas passée inaperçue et a été suivie de près par des usagers qui ont exprimé à plus d’une reprise leur désaccord.

«Ça fait mal au cœur. Ça fait 15 ans que je travaille ici pour avoir un beau site comme ça», s’est désolé Michel Lachance, un résident et passionné de vélo de montagne qui a fondé les lieux.
La Ville de Québec soutient qu’elle est liée à une entente avec le ministère de l’Environnement qui l’oblige à préserver le terrain où se trouve entre autres le marais Isabelle, afin de compenser les développements commerciaux et résidentiels dans le secteur.
Le lot appartenait à un promoteur privé avant de lui être vendu en 2017. Il est situé près du magasin IKEA qui a été construit il y a quelques années.

Protection
Or, les sauts, rampes, descentes, bosses et trous qui ont été aménagés sans autorisation entraveraient l’alimentation des milieux humides en plus d’étouffer les racines de plusieurs arbres.
Et des interventions qui ont été faites dans la falaise en contrebas du chemin de fer du CN sont également préoccupantes, selon François Moisan.

D’autre part, il a été porté à l’attention des autorités municipales que des ambulances viendraient «régulièrement sur le site», a soutenu le porte-parole.
Comme elle est propriétaire du terrain, la responsabilité civile de la Ville pourrait donc être engagée, bien qu’aucune poursuite n’ait été intentée à ce jour.
Pétition
De son côté, Michel Lachance fait valoir qu’il n’y a eu qu’un seul accident grave en 15 ans et croit que les athlètes qui empruntent les sentiers sont les premiers à vouloir protéger l’environnement.
Les installations ont d’ailleurs été faites à la main sans machinerie, soutient-il.

Forts d’une pétition en ligne qui a amassé plus de 10 000 signatures, les responsables de la Marmota ont l’intention de se faire entendre lors du prochain conseil municipal et espèrent encore renverser la décision.
Ce qu’ils ont dit
«Si mon enfant de 14 ans arrive ici puis il se pense meilleur que tout le monde et décide de faire ces sauts-là, il n’y a personne pour le superviser. Il n’y a personne pour l’encadrer. Il peut arriver ce qui peut arriver. Donc pour nous, le niveau de dangerosité, il est là.»
«La Ville de Québec investit énormément dans la pratique du sport, mais quand on investit dans la pratique du sport, c’est pour le plus grand nombre.»
– François Moisan, directeur des relations publiques à la Ville de Québec
«Les deux dernières années, c’est-à-dire 2022 et 2023, il n’y a eu aucune ambulance qui est venue ici.»
«Ça fait très mal au cœur d’entendre ça aujourd’hui [...] et qu’ils ne tiennent pas compte de tout le bien que peut faire un endroit comme ça dans la communauté du quartier ici et dans la communauté de vélos de montagne en général aussi.»
«On fait du vélo de montagne dans la nature, donc, on n’a aucun intérêt à venir la défaire puis on est très conscients de ça.»
– Michel Lachance, fondateur de la Marmota
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