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L'article provient de Le Journal de Montréal

«Gnochon» en cuisine, l'auteur Simon Boulerice rend hommage à Jehane Benoît et à la touche «pop corn» de son micro-ondes

Simon Boulerice raconte ses infortunes culinaires et toutes sortes d’anecdotes savoureuses dans son nouveau livre, «Ma vie au micro-ondes».
Simon Boulerice raconte ses infortunes culinaires et toutes sortes d’anecdotes savoureuses dans son nouveau livre, «Ma vie au micro-ondes». Photo BEN PELOSSE
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-05-04T15:00:00Z
2025-05-05T17:17:18Z
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Avec un humour formidable, une grande authenticité et un sens de l’autodérision extraordinaire, Simon Boulerice raconte ses infortunes culinaires et fait un clin d’œil à Jehane Benoît dans son nouveau livre, Ma vie au micro-ondes. Ce romancier, chroniqueur, comédien, dramaturge, scénariste et animateur à succès révèle à quel point il est inadéquat dans une cuisine. Pour lui, la touche «popcorn» du micro-ondes est une vraie bouée de sauvetage. Il a imaginé que Jehane Benoît en personne venait à son secours... et partage leurs savoureux dialogues.

Le nouveau livre de Simon Boulerice est publié aux Éditions Cardinal.
Le nouveau livre de Simon Boulerice est publié aux Éditions Cardinal. Photo fournie par CARDINAL

Simon Boulerice est un auteur à succès, un comédien admiré, un animateur adoré, un dramaturge confirmé et un auteur très sollicité pendant les salons du livre. Mais il se révèle être beaucoup moins à l’aise dans une cuisine...

Dans son livre, il raconte plusieurs de ses «exploits», dont celui d’avoir mis un poulet au four dans un contenant de plastique quand il était jeune. Il redoute de mettre le feu chez lui en utilisant la cuisinière. Et il a appris à multiplier les repas avec un seul poulet rôti acheté à l’épicerie.

En entrevue, Simon Boulerice explique que Ma vie au micro-ondes est l’un de ses projets les plus personnels. «Pour moi, c’est un hommage à beaucoup de femmes, dont ma grand-mère, et à Jehane Benoît. Et parler de nos compétences, en général, c’est assez vulnérabilisant, surtout quand t’es pas très talentueux, comme moi.»

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«Je n’ai pas de créativité dans une cuisine, mais je suis capable de l’apprécier chez les autres. Je trouve ça très beau. J’écoute l’émission Les Chefs avec ravissement: c’est inaccessible, irréel pour moi.»

Pour lui, la cuisine, c’est important, rassembleur. «Je trouve ça assez intime, comme récit. J’ai l’impression que le peuple québécois, on s’orchestre autour de la cuisine. Dans les partys de Noël, dans les partys en général, l’îlot de cuisine, c’est l’endroit où tout le monde se loge.»

«On parle, on mange en même temps et on n’envahit pas beaucoup le salon... J’ai l’impression que c’est le lieu où on se révèle le plus.»

Heureux malgré tout

«J’ai voulu ouvrir la porte – la porte du frigo, mettons – à tout ce qui m’habite», souligne-t-il, en expliquant que, pour lui, l’empouvoirement au chapitre culinaire est venu tardivement. «J’ai appris ma première recette dans la foulée de l’écriture.»

«Il y a certains domaines dans lesquels je me sens solide naturellement. Mais de façon générale, ce qui m’a toujours défini, c’est mes incapacités, mes inaptitudes, que j’ai eu envie de faire reluire dans ce livre-là.» Il se veut quand même rassurant: «J’ai une vie heureuse malgré tout.»

Simon Boulerice dit qu’il se trouve assez «gnochon» en cuisine et qu’il fait souvent l’affaire à ne pas faire. «J’ai tellement commis d’impairs... J’ai pogné la salmonelle deux fois. Je suis très malhabile, et on dirait que j’ai associé la cuisine à un lieu dangereux, où je pouvais soit mettre le feu, soit m’empoisonner!»

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Hommage à Jehane Benoît

Dans le livre, il revisite une époque et rend hommage au célèbre ouvrage La cuisine micro-ondes de Jehane Benoît, la grande dame de la cuisine canadienne, qui a révolutionné le quotidien de milliers de personnes par le biais de cette publication.

«C’est vraiment la grande dame de la cuisine canadienne. J’ai lu énormément sur elle. Ce livre, je l’ai lu d’un couvert à l’autre et j’ai trouvé ça superbement écrit. Sa prose était somptueuse. Ça me faisait sourire. Ça m’a emballé.»

«J’ai aimé tout ce qu’elle représentait. J’ai eu envie de la faire intervenir pour qu’elle soit comme une espèce de cheerleader, de motivatrice qui débarque dans ma cuisine.»

Ma vie au micro-ondes

Simon Boulerice

Éditions Cardinal

224 pages

  • Simon Boulerice est auteur de plus de 70 œuvres.
  • Il constitue l’une des figures centrales de la scène culturelle québécoise.
  • Il doit se rendre à Cannes au début du mois de mai pour la compétition CANNESERIES, car la série qu’il a écrite, M’infiltrer dans ta vie, y a été sélectionnée. Elle sera diffusée sur TV5Unis et sur Unis TV en 2026. «On a tourné l’automne dernier. Je joue un enquêteur de police.»
  • Il reviendra à l’émission Sucré Salé. Il participera aussi à Bonsoir Bonsoir! et Salut bonjour.
  • Il écrit présentement un suspense, Je te tiens.
  • Il fera paraître cet automne un album pour enfant, illustré par Francis-William Rhéaume.
«J’ai une passion pour les oxymores et toutes les juxtapositions incongrues. Accoler livre de cuisine à mon nom est un non-sens exquis, comme l’artiste Francis Bacon, farouchement athée, qui, toute sa vie, a peint des papes, des crucifixions et d’autres thèmes ouvertement religieux. Voici le témoignage culinaire d’un
athée des fourneaux.»
–Simon Boulerice, Ma vie au micro-ondes, Éditions Cardinal

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