Sieste mortelle dans la voie de gauche de l’A-55: la victime dépassait de près de 4 fois le taux d’alcool légal pour conduire
Amélie Marcoux
La victime de l’accident mortel survenu en mars 2024 sur l’autoroute 55 à la hauteur de Saint-Boniface, en Mauricie, avait un taux d’alcool qui dépassait de près de quatre fois la limite légale pour conduire, selon le rapport du coroner.
Le 6 mars 2024, vers 2h20, la victime, Rachel Éthier, était couchée sur la banquette arrière de sa voiture stationnée dans la voie de gauche de l’autoroute 55.
Un bon samaritain a tenté d’éviter le drame, mais alors qu’il était en ligne avec le 911, arrêté dans l’accotement, une autre automobiliste a voulu respecter le corridor de sécurité et a changé de voie.
C’est à ce moment qu’elle a été surprise par la voiture de Rachel Éthier, stationnée dans la voie de gauche, et n’a pas pu éviter la collision.
Selon l’enquête des policiers, la configuration des lieux, l’état de la chaussée, même s’il pleuvait, la visibilité et l’état mécanique de la voiture ne sont pas en cause dans l’accident.
Dans le rapport du coroner, on peut lire que la victime avait un taux d’alcool qui dépassait de près de quatre fois la limite légale pour conduire.
«À ce seuil de 307 mg par décilitre de sang, un syndrome confusionnel et de la léthargie sont susceptibles de se produire et c’est probablement ce qui est arrivé à Mme Éthier, ce qui explique sa prise de décision [...] d’immobiliser son véhicule dans une voie de dépassement de l’autoroute, puis d’aller se coucher sur la banquette arrière», conclut la coroner, Me Sophie Régnière.
L’enquête a révélé que Rachel Éthier avait passé la soirée à fêter à Trois-Rivières. Des amis lui ont dit de ne pas prendre son véhicule. Elle était encore sur place quand ils sont partis.
La présidente de l’organisme qui milite pour mettre fin à la conduite avec facultés affaiblies MADD Montréal rappelle l’importance d’avoir un plan pour éviter que quelqu’un qui n’est pas en état de conduire prenne le volant. «La meilleure solution, c’est de planifier», affirme Theresa-Anne Kramer.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Après la collision, à l’arrivée des secours, Rachel Éthier était consciente. C’est près de quarante minutes après que les paramédicaux ont perdu son pouls. Des manœuvres de réanimations ont été faites pendant une heure.
Le décès de Rachel Éthier est attribuable à un traumatisme thoracique.
La coroner conclut que les chances de survie de la victime auraient été maximisées si elle avait porté sa ceinture de sécurité et s’était trouvée correctement assise.