Gilbert Rozon considère que «sa vie est finie»
Il s’est adressé aux journalistes au dernier jour de son contre-interrogatoire

Camille Payant
Gilbert Rozon, dont le témoignage s’est finalement terminé mercredi après dix jours à la barre, considère que «sa vie est finie», peu importe l’issue du procès civil.
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«Je ne peux pas repratiquer mon métier. On m’a traité de paria le lendemain de mon acquittement, ça vous donne une idée...», a affirmé le fondateur de Juste pour rire à sa sortie de la salle d’audience en fin de journée.
Dans les dernières semaines, Gilbert Rozon avait pris l’habitude de s’arrêter devant les micros des journalistes. Il était beaucoup moins bavard depuis qu’il ne répondait plus aux questions de son avocate, mais à celles des parties adverses.
Sa langue s’est finalement déliée au dernier jour de son contre-interrogatoire.
«Elles se sont trouvé le bouc émissaire parfait parce que j’étais un homme à femmes. Elles se sont construit des histoires. Certaines se croient, d’autres savent qu’elles mentent effrontément», a-t-il mentionné lors d’une longue mêlée de presse.
L’ex-magnat de l’humour a tout de même dit «regretter» de ne pas avoir réglé hors cour les poursuites intentées par neuf femmes qui l’accusent d’agressions sexuelles.
«Si vous devez vous soumettre à des procès médiatiques aussi violents, vous êtes mieux de faire un chèque, même si vous n’êtes pas coupable d’aucune façon», avait-il affirmé plus tôt aux médias.
Fini les mensonges
Le fondateur de Juste pour rire a témoigné pendant six jours. Puis, il s’est fait contre-interroger par les avocats de celles qui lui réclament 14M$.
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Mercredi, c’était finalement au tour des avocats du gouvernement québécois de lui poser des questions. L’ex-magnat de l’humour conteste la constitutionnalité de la levée de la prescription dans les dossiers civils mettant en cause des agressions sexuelles et un nouvel article de loi rendant impertinents les mythes et les stéréotypes en la matière.
Me Michel Déom a ainsi questionné Gilbert Rozon sur les moyens qu’il aurait pu prendre afin de retrouver différents éléments de preuve visant à étayer sa position.
L’homme d’affaires a répondu à plusieurs reprises ne «pas avoir fait de démarches» ou «ne pas avoir pensé regarder» dans certains dossiers d’assurances ou même auprès de ses enfants ou de son ex-conjointe.
Le septuagénaire a aussi admis avoir «arrêté de mentir à 40 ans».
«Zones de gris»
Pendant son témoignage, Gilbert Rozon a été rappelé à l’ordre à de nombreuses reprises par la juge Chantal Tremblay, puisqu’il ne répondait pas aux questions ou qu’il y répondait de façon détournée.
«Si tout était blanc ou noir, ce serait simple. Malheureusement, c’est plein de zones de gris», s’est-il défendu.
Le procès civil est mis sur pause pour l’été. Des débats constitutionnels auront notamment lieu à la rentrée.
La magistrate aura ensuite la lourde tâche de démêler l’imposante quantité de preuve présentée depuis décembre dernier, au palais de justice de Montréal.
«Toute la pression sociale que vous leur soumettez, ça se rend aux oreilles de la justice. Et elle essaie d’être dans le courant de la société», a mentionné Gilbert Rozon à l’attention des journalistes, affirmant tout de même avoir «confiance» en la juge.