Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Poursuivi pour 150M$: «Si Stéphan avait vendu...»

Poursuivi par des millionnaires qu’il aurait entraînés dans la débâcle historique du Groupe Huot, Robert Giroux a plaidé que cette situation aurait pu être évitée si Stéphan Huot avait vendu ses actifs avant de frapper le mur

Photo d'archives STEVENS LEBLANC
Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-02-12T22:00:00Z
Partager

Robert Giroux persiste et signe. De retour à la barre pour témoigner dans le cadre de la poursuite de 150M$ que lui ont collé les millionnaires qu’il aurait entraînés dans la débâcle du Groupe Huot, l’homme d’affaires rejette la faute sur son ancien partenaire, arguant que «si Stéphan [Huot] avait vendu, on ne serait pas ici».

• À lire aussi: Procès de 150M$ contre Robert Giroux: Ponzi et transactions irrégulières, affirme un expert

• À lire aussi: Poursuite de 150 M$: Robert Giroux cuisiné par les avocats des millionnaires

L’homme d’affaires qui avait mis sur pieds les fonds Q-12 et FIISH pour financer les projets de construction du Groupe Huot a commencé son deuxième témoignage mardi. Il avait déjà pris la barre en juin 2024 dans le cadre de la preuve des demandeurs.

Giroux assure avoir toujours été transparent avec les quelque 75 millionnaires qu’il a convaincus d’investir dans les fonds. Ces derniers avaient décrit l’opération comme «le spaghetti Huot», où se seraient volatilisés les millions commandités.

Dans le mur

En mars 2022, quand Huot leur demandait de «potter» un dernier 5M$, Robert Giroux jure avoir cru qu’ils reverraient la couleur de leur argent, même si lors d’une rencontre enregistrée à son insu, Stéphan Huot affirmait «s’en aller dans le mur».

Publicité

Giroux continue aujourd’hui d’affirmer qu’Huot avait des offres d’achat sur certains de ses immeubles et que la vente aurait permis le remboursement prévu.

«Ce n’est pas pour 5M$ de plus sur 120M$ que ça fait une différence. Quand il y a des offres signées, qu’on a des chances de se faire rembourser, il faut accompagner notre client», a insisté Robert Giroux, assurant que les investisseurs étaient alors d’accord.

La responsabilité de la débâcle qui a suivi dans les mois subséquents relèverait donc de Stéphan Huot, à en croire l’homme d’affaires.

«Si Stéphan avait vendu, on ne serait pas ici aujourd’hui.»

«Je ne veux pas liquider»

Plusieurs discussions de rachats d’immeubles ont eu lieu entre 2022 et la chute de l’empire de Stéphan Huot, a expliqué mercredi Robert Giroux. De grosses pointures bien connues de l’immobilier et de l’investissement se sont intéressées aux activités d’Huot, selon la preuve déposée, mais le résultat aura toutefois été le même pour chacune de ces portes de sortie.

«Ça a échoué», a répondu aux questions de ses avocats Robert Giroux.

Un texto envoyé par Stéphan Huot à l’un de ces acheteurs potentiels démontre que c’est l’entrepreneur déchu qui s’est lui-même retiré dans au moins l’un des cas.

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

«[...] je ne veux pas liquider mon stock à des prix trop bas», écrit l’homme d’affaires le 16 juin 2022, à quelques jours de la date butoir fixée pour le remboursement de ses prêts aux commanditaires de FIISH.

Faillite historique

De leur côté, les millionnaires présumément floués rejettent sur Robert Giroux une part de la responsabilité de la débâcle, estimant avoir été tenus dans l’ignorance quant aux déboires du groupe Huot. Ils reprochent notamment à l’homme d’affaires d’avoir utilisé l’argent de nouveaux investisseurs pour rembourser à ceux déjà dans le fonds des rendements d’intérêts, alléguant même un «stratagème à la Ponzi».

«Non [on ne savait pas], parce qu’on se serait sauvé à la course», avait dit l’un d’eux lors de la première phase du procès au printemps 2024.

• À lire aussi: Procès de 150 M$ en marge de la débâcle du Groupe Huot: les millionnaires «tombés en bas de leur chaise» en apprenant les déboires du groupe

La chute du Groupe Huot s’est conclu par une faillite historique provoquée par une dette personnelle de Stéphan Huot s’élevant à près d’un demi-milliard de dollars. Les millionnaires présumément floués ont répondu en poursuivant Robert Giroux pour 150M$, ce dernier répliquant avec une contre-poursuite de 25M$.

Son témoignage se poursuivra jeudi.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité