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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

«Si on est condamnés à être la répétition de ce qui nous a précédés, on est foutus» – Marie Laberge

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Photo portrait de Frédérique De Simone

Frédérique De Simone

2025-01-20T21:40:48Z
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L’autrice à succès Marie Laberge a longtemps eu peur de perdre sa concentration une fois la soixantaine passée, a-t-elle évoqué au micro de Marie-Claude Barrette, lors du plus récent épisode du balado Ouvre ton jeu.

La romancière de 74 ans, qui a fait paraître son 16e roman l’automne passé, a à ce propos affirmé à l’animatrice, qu’aujourd’hui plus que jamais, rien ne pouvait l’empêcher d’écrire, pas même la maladie ou une chute dans l’escalier.

«J’ai déjà déboulé l’escalier, le matin, avant d’aller écrire la trilogie [Le goût du bonheur]. Je suis allée me chercher un sac de petits pois, je me suis assise dessus et j’ai continué d’écrire», a-t-elle dit en rigolant, s’estimant choyée de vieillir, d’avoir toute sa tête et d’avoir encore des interactions sociales.

«Ça m’arrive d’avoir peur, d’être très angoissée par le monde que je suis en train de faire jaillir. [...] Comme si j’étais gênée de ce que j’étais en train d’écrire. [...] Mais pour moi, il faut que j’écrive tout, quitte à me découvrir une violente, une pas fine», a-t-elle ajouté.

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La dramaturge a également confié au cours de l’épisode qu’elle a toujours eu une relation conflictuelle avec sa mère, ce qui l’a amenée à grandir rapidement pendant son enfance.

«Je pense qu’elle a fait ce qu’elle pouvait, et pour elle, ce n’était pas beaucoup. [...] Je suis quelqu’un de très maternel. Elle avait besoin de la mère en moi. Je n’ai pas vraiment été une très petite fille. J’ai été une grande fille très tôt», a-t-elle dit, indiquant qu’elle éprouvait toujours de la tristesse pour sa mère quand elle pensait à elle.

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L’autrice a également mentionné à l’animatrice qu’elle s’était efforcée de suivre sa propre voie, sans se laisser consumer par ses carences ou l’amertume.

«On crée notre vie, on la bâtit. Si on est condamnés à être la répétition de ce qui nous a précédés, on est foutus. Et le monde entier l’est. Il y a moyen d’améliorer un peu le portrait», a-t-elle dit, affirmant avoir eu à se distancier de sa mère, tout en lui offrant sa présence autrement, notamment à travers l’écriture de lettres.

Divorcée sans s’être mariée

Marie Laberge a avoué de son propre chef que sa conception du couple était un peu bancale.

«Je suis une célibataire très, très ancrée», a-t-elle dit, indiquant qu’elle aimait s’isoler outre-mer pour écrire, parfois pendant de longs mois.

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«J’ai habité une fois avec quelqu’un, et après, ç’a été terminé. Je garde mon appartement. J’ai une conception extrêmement protégeante de mes libertés. Je suis quand même capable d’être en couple, mais c’est très demandant pour un conjoint», a-t-elle dit.

Marie Laberge a également fait valoir à Marie-Claude Barrette qu’elle considérait ses anciennes relations comme des mariages et qu’elle était restée en contact avec plusieurs de ses ex-conjoints.

«J’ai quatre mariages auxquels j’ai mis fin ou auxquels on a mis fin pour moi. Quand on met fin à une relation, on est toujours en porte-à-faux», a-t-elle poursuivi.

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«Des fois, dans l’amour conjugal, il y a des remplacements de toute sorte de manques de la vie d’avant. Et quand on s’en va, on sait que ces manques vont réapparaître et vont vous faire souffrir la personne.»

Marie Laberge célèbre cette année ses 50 ans de métier. Elle a publié son 16e roman, Dix jours, en octobre dernier, dans lequel elle aborde notamment l’amour, mais aussi la mort et l’aide médicale à mourir.

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