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L'article provient de Bureau d'enquête

Si le Québec devient souverain: PSPP s’attend à une implication active de la France

Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon
Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon Photo Agence QMI, Andréanne Lemire
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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2024-04-11T04:00:00Z
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Convaincu qu’un gouvernement dirigé par le Parti Québécois contribuerait à réchauffer les relations franco-québécoises, Paul St-Pierre Plamondon s’attend à ce que la France s’implique activement lors de l’accession du Québec à la souveraineté.

Après un passage à Ottawa, le premier ministre de l’Hexagone, Gabriel Attal, livrera jeudi un discours devant les députés québécois à l’Assemblée nationale du Québec. Les attentes sont grandes dans les rangs indépendantistes à l’égard de ce jeune politicien de 35 ans nommé récemment par le président Macron.

«Le Québec a besoin de la France et nous demandons à la France de nous accompagner dans nos choix, parce que ces choix-là, ils s’en viennent, ils s’en viennent rapidement», lance le chef péquiste, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

En tête des sondages, PSPP rappelle qu’il promet de faire un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat, s’il prend le pouvoir aux élections de 2026.

«Advenant un référendum gagnant», le leader indépendantiste souhaite non seulement que la France reconnaisse «notre existence et notre autodétermination comme nation», mais qu’elle joue aussi un rôle unique de par ses liens historiques, culturels et linguistiques avec le Québec.

«La France, au lendemain d’un Oui, pourrait par exemple avoir une implication active dans notre processus d’accession à l’indépendance en utilisant son influence de grande puissance pour convaincre d’autres pays du monde que notre cause est démocratique, légitime et qu’ils devraient, eux aussi, nous reconnaître.»

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Le «ni... ni...»

Le chef péquiste, qui ne pourra échanger que quelques minutes avec le premier ministre français, souhaite que Gabriel Attal affiche clairement la position traditionnelle française de «non-ingérence, non-indifférence» à l’égard de la Belle Province. Une coutume reniée par l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait même écorché le mouvement souverainiste.

Au cours des quinze dernières années, la «chimie naturelle» entre «cousins» québécois et français s’est atténuée, constate PSPP.

D’ici le prochain rendez-vous électoral, il s’attend à ce que les «fédéralistes» Justin Trudeau et François Legault continuent de «tamiser» la force de cette amitié précieuse entre les deux peuples. La CAQ a mis la diplomatie avec la France sur la «voie de service» pour se concentrer uniquement sur les échanges commerciaux. Mais PSPP promet que le retour d’un gouvernement péquiste va marquer le retour de cette relation privilégiée. Depuis 2022, il s’est déjà rendu en France et promet de s’y rendre de nouveau d’ici le prochain scrutin.

La France n’est pas connue pour être très sensible aux combats des petites nations non souveraines, qu’on pense à la Corse, à la Bretagne ou même à la Catalogne. Pourquoi le serait-elle plus pour le Québec?

«Parce qu’on a des frontières définies, on est un État depuis des lunes et on est leur cousin, c’est parce qu’on se saute dans les bras quand on se voit, c’est plus que de l’amitié, on s’adore!» rétorque le chef péquiste. 

Un «gouvernement de droite»

Si les Québécois font un jour le choix de l’indépendance, Gabriel Nadeau-Dubois s’attend lui aussi à ce que la France reconnaisse le pays du Québec.

Le chef parlementaire de Québec solidaire aurait souhaité avoir plus de temps avec le représentant de l’Hexagone, même si sa formation politique n’est pas en phase avec toutes les orientations du gouvernement Macron, un «gouvernement de droite».

Mais comme indépendantiste, GND estime qu’il est important d’entretenir de bonnes relations avec la France. «Il y a toujours eu quand même des attentes à l’effet que le gouvernement français reconnaîtrait le choix démocratique du peuple québécois. Ces attentes existent toujours et la France a déjà eu des positions qui laissaient entrevoir cette possibilité-là», a-t-il affirmé mercredi en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. 

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