Si Crosby est disponible, le CH doit tout faire pour être au coeur de la lutte

Jean-Charles Lajoie
L’ère Mike Sullivan est terminée à Pittsburgh. On raconte à raison que la décision s’est prise d’un commun accord, ce qui est vrai, même si Sullivan n’était pas l’homme de Kyle Dubas, fondé en pouvoir il y a bientôt deux ans par les actionnaires des Penguins.
L’avenir de cette franchise n’a rien de bien rassurant. L’équipe est vieillissante, la relève dans le pipeline ne fait pas rêver personne. Les dirigeants précédents ont refusé de faire éclater le noyau fort de l’organisation. On a choisi de garder dans la ville de l’acier Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang.
Même avec Sid the Kid et Gino dans l’alignement, les défaites répétées vident les gradins et font baisser la valeur des droits de sièges et de commandites radicalement.
Heureusement, la banque de choix de repêchage est relativement bien garnie. Les Pens vont parler deux fois en première ronde en juin prochain, ainsi qu’une et trois fois en deuxième et troisième ronde. Ils possèdent également six choix lors des trois premiers tours des encans de 2026 et 2027.
Je doute que Dubas ne soit assez patient pour attendre cinq ans avant de revoir son équipe en séries de fin de saison. Le processus de reconstruction peut se tranformer en «reset sur le fly» modèle Marc Bergevin. Pour se faire, Dubas devra faire exploser son noyau fort.
Du trio étoilé, Crosby a de loin la meilleure valeure. Le vétéran centre qui aura bientôt 38 ans vient de se farcir une saison de 33 buts et 91 points. L’empereur ne dérougit pas et compétitionne encore chaque soir comme si c’était le dernier.
Le départ de Sullivan ouvre la porte à voir Crosby quitter l’organisation. Ses deux années de contrat à venir à seulement 8,7 millions par saison permettent à Dubas de croire faire sauter la banque pour ses services.
Bien entendu, Sidney aura droit de regard sur sa prochaine destination. Quelques communications dans les dernières heures me permettent de déduire que si le Kid quitte Pittsburgh, ce qui n’est pas chose acquise en ce moment, une liste d’à peine cinq équipes serait soumise au DG des Penguins.
Évidemment que l’Avalanche du Colorado figurera au haut de ladite liste. Crosby a un frère dans la LNH et c’est Nathan MacKinnon. La perspective de jouer avec lui pour terminer sa carrière, qui plus est dans un contexte gagnant avec des coupes Stanley potentielles rendent cette possibilité très alléchante.
Étonamment, une deuxième ville de l’association de l'Ouest pourrait figurer sur la courte liste du kid: les Kings de Los Angeles. Ils pourraient être prêts à payer le gros prix pour enrôler Sidney Crosby...
À ces deux équipes de l’Ouest, il faudra ajouter trois destinations possibles dans l’Est. Je pense que New York sera l’une de ces destinations.
Boston a perdu de son lustre avec les départs de Patrice Bergeron et de Brad Marchand. Les Bruins risquent de rater les séries pendant quelques saisons, pas l’idéal pour Crosby...
Les Maple Leafs de Toronto risquent fort de devoir faire des choix déchirants. Est-ce qu’ils vont retenir Mitch Marner et John Tavares? Pourraient-ils être tentés d’échanger l’un des deux avec une nouvelle entente contractuelle à la clé ?! Crosby serait un « fit » extraordinaire sur le plan hockey et aussi pour la masse salariale de Toronto...
Mais entre les Leafs et le Canadien, est-ce que le cœur de Crosby va balancer à ce point? Et Dubas, lui, échangerait-il l’empereur au club qui l’a remercié de ses services?
Si on est à un pyjama près, celui de Sid the Kid était aux couleurs du Canadien. J’ai la conviction que Crosby a disputé son dernier match dans l’uniforme des Penguins. Et si ça s’avère en juin, le Canadien se doit de tout faire pour être au cœur de la lutte pour l’obtention de ses services!