«Show de boucane»: un libéral dénonce ses collègues du «Montreal Island»
Raphaël Pirro
Comité feu a pris dans la grange libérale: le député franco-ontarien Francis Drouin a dénoncé le «show de boucane» de ses collègues anglo-québécois, qui mènent une croisade contre la reconnaissance de la Charte de la langue française dans la réforme sur les langues officielles de leur propre gouvernement.
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«Le show de boucane mené par certains de mes collègues est honteux. Le Montréal Island n’a pas le monopole sur la politique linguistique du Canada. La désinformation n’a pas sa place dans ce débat», a lancé l’élu sur Twitter, qui siège au comité des langues officielles.
Rares sont les guerres intestines qui finissent par émerger sur la place publique d’une telle manière.
C’est que depuis quelques semaines, une poignée d’élus représentant des circonscriptions à majorité anglophone au Québec s’opposent à toute mention dans la nouvelle loi sur les langues officielles de la loi 101, qui fait du français la seule langue officielle et commune du Québec.
- Écoutez l'entrevue avec Jérémy Ghio, directeur spécialisé en relations publiques chez TACT à l’émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 13 h via QUB radio :
Lors d’une séance en comité la semaine dernière, Marc Garneau, élu à Westmount, et Emmanuela Lambropoulos, élue dans Saint-Laurent, se sont présentés au comité alors qu’ils n’en sont pas membres pour plaider la cause de la minorité anglophone du Québec.
Mme Lambropoulos y a notamment affirmé qu’une dame âgée de sa circonscription n’avait plus le loisir de discuter avec son médecin en anglais, car ce dernier ne pouvait plus servir ses patients autrement que dans la langue de Molière.
L’histoire a soulevé de gros doutes puisque dans les faits, la nouvelle loi 96 n’interdit pas la prestation de services de santé en anglais.
M. Garneau, lui, a livré un plaidoyer uniquement en anglais contre la Charte de la langue française lors de la séance de vendredi.
Le gouvernement Trudeau se retrouve donc dans une situation où ce sont les membres de son propre parti qui retardent l’adoption de la réforme des langues officielles, qui avait été proposée une première fois sous Mélanie Joly il y a près de deux ans.