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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Mère de deux enfants tuée à Sherbrooke: un quatrième féminicide présumé en moins d'un mois

Son conjoint de 28 ans a été arrêté et fait face à une accusation de meurtre au second degré

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-05-31T13:03:16Z
2025-05-31T21:14:47Z
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SHERBROOKE | Une mère de deux enfants retrouvée sans vie vendredi soir à Sherbrooke aurait été tuée par son nouveau conjoint, ce qui ferait d’elle au moins la quatrième victime d’un féminicide seulement ce mois-ci. 

«On est tristes, on est très en colère. C’est tragique», s’indigne Julie Dionne, membre du Collectif Pas une de plus Sherbrooke, qui lutte contre les féminicides.

C’est dans cette ville, en Estrie, qu’une femme de 34 ans a été retrouvée morte par des patrouilleurs du Service de police de Sherbrooke (SPS) dans un logement de la rue Morkill vendredi soir, après que son entourage se fut inquiété pour elle.

La victime a été retrouvée dans l'immeuble à logements qu'on voit à gauche sur la photo, situé sur la rue Morkill à Sherbrooke.
La victime a été retrouvée dans l'immeuble à logements qu'on voit à gauche sur la photo, situé sur la rue Morkill à Sherbrooke. Photo Olivier Faucher

Il s’agit de Mylène Masson-Bessette, une mère de deux enfants.

Sur les lieux, les policiers ont arrêté son nouveau conjoint de 28 ans, Joey Bilodeau. Ils croient à ce stade-ci qu’il s’agit d’un meurtre. Le suspect, qui ne serait pas le père des enfants, a comme adresse de résidence l’immeuble à logement où la victime a été retrouvée.

Il a passé une bonne partie de la journée à subir un interrogatoire avant de comparaître par téléphone samedi en soirée, sous une accusation de meurtre au second degré, soit non prémédité. Il restera détenu jusqu’à nouvel ordre et reviendra à la cour la semaine prochaine, pour la suite des procédures. D’ici là, il lui sera interdit de communiquer avec deux témoins dans cette affaire.

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Joey Bilodeau, suspect.
Joey Bilodeau, suspect. PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE JOEY BILODEAU

Un horrible bilan 

Il s’agit du neuvième féminicide présumé depuis le début de l’année, un bilan qui a presque doublé après un mois de mai catastrophique à ce chapitre.

Mylène Masson-Bessette serait en effet la quatrième victime d’un féminicide depuis le 7 mai dernier seulement.

Mylène Masson-Bessette, victime.
Mylène Masson-Bessette, victime. PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE MYLÈNE MASSON-BESSETTE

Ce jour-là, Lyne Fournel, 62 ans, a été retrouvée sans vie à Granby. Le 14 mai, Simone Mahan, 45 ans, aurait subi le même sort aux mains de son mari à Châteauguay. Puis, le 16 mai, Patricia Lynda Thériault, 47 ans, a été retrouvée morte à Lachute.

Le bilan pourrait même grimper à cinq ce mois-ci si on y inclut éventuellement le meurtre de Jeanine Durocher retrouvée sans vie le 22 mai à Québec. Les circonstances entourant cet homicide sont toutefois encore très nébuleuses.

Climat propice à la violence

«C’est très inquiétant», réagit Julie Dionne, qui croit que la montée des discours intolérants, dont certains sont sexistes, rend le climat social propice à une hausse de la violence contre les femmes.

Julie Dionne, membre de Pas une de plus Sherbrooke, rencontrée par «Le Journal» samedi.
Julie Dionne, membre de Pas une de plus Sherbrooke, rencontrée par «Le Journal» samedi. PHOTO OLIVIER FAUCHER/LE JOURNAL DE MONTRÉAL

«Je fais un lien [entre] ce nombre de meurtres et le contexte social qui l’encourage. J’ai peur. Je suis maman d’une jeune fille. Je suis une femme qui est dans l’espace public. C’est terrifiant», angoisse-t-elle.

La militante appelle les politiciens à reconnaître la «crise sociale» des féminicides et à augmenter le financement pour lutter contre le phénomène, qui l’inquiète dans le contexte «d’austérité» actuel.

Pas une de plus Sherbrooke organise lundi soir un rassemblement en réaction à ce possible féminicide.

Sur la rue Morkill, les enquêteurs et l’identité judiciaire ont passé au peigne fin la scène de crime jusqu’en soirée samedi.

«On en a pour un bout. On a aussi beaucoup de témoins à rencontrer, comme les proches et les voisins», avait expliqué Martin Carrier, relationniste au SPS.

– Avec Zoé Arcand

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